Erane et Andy : les corps des deux garçons ne porteraient pas de traces de violence

Des interrogations subsistent sur les circonstances de la mort d'Erane et Andy. Trois jours après leur disparition, les corps des deux cousins de 7 ans ont été retrouvés, mardi 26 juin, dans la piscine de la maison où ils se trouvaient samedi avec leur famille, à Eysines (Gironde). 

Selon un journaliste du quotidien régional Sud-Ouest, qui a pu se procurer les résultats de l'autopsie, Andy et Erane sont morts noyés. L'examen medico-legal a permis de retrouver de l'eau dans les poumons. Aussi, aucune trace suspecte ni signe de violence n'ont été relevés sur les corps, indique la publication régionale, qui précise que "les médecins font remonter le décès dans la nuit de samedi à dimanche".

• Que sait-on à ce stade de l'enquête ? 

Trois personnes de l'entourage proche des deux enfants sont en garde à vue pour la nécessité de l'enquête, a-t-on appris mardi en fin d'après-midi. Les enquêteurs devaient aussi entendre les fonctionnaires de police impliqués dans les recherches ou des pompiers. "Il faut savoir qui est venu, qui a vu quoi", avait indiqué plus tôt à la presse le chef de la Direction interrégionale de police judiciaire, François Bodin.

Si l'autopsie confirme la mort par noyade, le temps passé dans l'eau par les corps "rend plus ardu la tâche du médecin légiste pour poser un diagnostic", a indiqué à l'AFP le Docteur Geoffroy Lorin de l'hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). "Savoir si la personne a été poussée dans l'eau et se noie après, c'est une hypothèse difficile à exclure même après une autopsie très soigneuse", a rappelé le légiste, indiquant que la présence d'eau dans les poumons ne signait pas forcément la noyade.  "Il y a d'autres causes d'oédème pulmonaire, donc cette constatation n'est pas spécifique du diagnostic de noyade". 

• Que sait-on des circonstances de la disparition

Les deux cousins passaient le samedi après-midi chez des amis de la famille dans un quartier pavillonnaire d'Eysines, avant de disparaître, laissant un seul indice : le portail ouvert. Selon une source proche de l'enquête, les enfants ont disparu samedi entre 17h00 et 18h00, alors que la maison était remplie de monde.

Selon des proches cités par la police lundi, Erane et Andy avaient manifesté leur frustration de ne pouvoir se baigner, ce qui avait déclenché des recherches dans le lac de Bordeaux, situé à quelques kilomètres. 200 policiers, des agents municipaux, des pompiers spécialisés et des chiens pisteurs avaient été mobilisés. Ils avaient fouillé des bois, des box d'hippodrome et sondé des lacs sans qu'aucune piste précise ne puisse être évoquée.

Selon une source proche de l'enquête, interrogée par l'AFP, la police n'exclut pas que les deux garçons aient pu sortir du jardin sans être remarqués afin d'aller se promener, qu'ils soient ensuite revenus au moment où tout le monde les cherchait dans le voisinage, avant de finalement tomber dans la piscine.

Mardi à 9h15, alors que les recherches reprenaient tout juste, un policier a découvert les corps des enfants "flottant sur le rebord de la piscine de la maison, à deux mètres l'un de l'autre", explique le procureur de Bordeaux, Claude Laplaud, en précisant qu'ils étaient tous les deux "vêtus".

Selon une source policière qui se trouvait sur place, l'eau de cette piscine hors-service, située à l'arrière de la maison, était "très sale". Le procureur précise également que la piscine était entourée d'un "grillage d'1,20 m" et "fermée par un portail", mais qu'elle n'était pas bâchée. 

• Pourquoi les corps n'ont-ils pas été découverts plus tôt ?

On ignore encore pourquoi cette découverte arrive si tard. Le procureur de Bordeaux a expliqué que "la piscine apparemment a été inspectée", ajoutant que son eau était "saumâtre" et qu'"on ne [voyait] pas au fond".

"On peut tout imaginer", a déclaré le procureur. Il a notamment indiqué que la piste criminelle n'était ni exclue, ni privilégiée. Les premiers examens réalisés avant autopsie sur les corps des petits Erane et Andy "ne sont pas incompatibles avec une noyade", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Selon lui, il est normal que des corps de victimes de noyade restent au fond de l'eau quelque temps avant de remonter. Toujours selon la même source, l'eau de la piscine était "profonde, sombre et sale", ce qui pourrait expliquer qu'on ne les ait pas vus quand ils étaient dans le fond.

Interrogé par France Bleu Gironde, l'oncle du petit Andy a indiqué ne pas croire la thèse de l'accident : "J'ai fouillé la piscine moi-même dimanche," a-t-il expliqué mardi au micro de la radio.