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Doux : "Il faut réorganiser la filière au lieu de s'autodétruire"

Déléguée FO chez Doux, Nadine Hourmant doit rencontrer François Hollande mardi après-midi à Rennes. Un millier d'emplois sur 1 700 vont être supprimés au sein du pôle frais du groupe volailler.

Article rédigé par Yann Thompson - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
La déléguée FO Nadine Hourmant présente une copie du jugement du tribunal de commerce de Quimper (Finistère) annonçant la reprise de cinq des huit sites du pôle frais de Doux, le 10 septembre 2012. (FRANK PERRY / AFP)

ENTREPRISES - Elle n'a pu contenir ses larmes. Lundi 10 septembre, la déléguée FO de Doux, Nadine Hourmant, a accueilli avec tristesse la reprise partielle de cinq des huit sites du pôle frais du groupe volailler placé en liquidation judiciaire. Près de 1 000 emplois sur 1 700 vont être supprimés. Mardi en fin d'après-midi, la syndicaliste va rencontrer le président de la République, François Hollande, en déplacement au salon de l'élevage Space à Rennes (Ille-et-Vilaine). FTVi l'a jointe par téléphone mardi matin.

FTVi : Qu'allez-vous demander à François Hollande ?

Nadine Hourmant : On veut savoir pourquoi on n'a pas réussi à sauver les sites et à empêcher le démantèlement du pôle frais, depuis la mise en redressement judiciaire le 1er juin. Le gouvernement a annoncé une table ronde le 25 septembre pour la filière avicole, mais il fallait le faire bien avant, c'était une de nos toutes premières demandes ! Depuis, on a perdu des clients, des parts de marché et des emplois. On est révoltés.

Comment la filière peut-elle être sauvée ?

Le pôle frais chez Doux, c'est fini, on ne veut plus en entendre parler. Maintenant il faut se réorganiser. J'invite tous ceux, notamment les élus, que l'on a interpellés en vain et qui ont fermé les yeux sur la situation de Doux à les ouvrir aujourd'hui. La volaille est la protéine la moins chère, elle n'est pas confrontée à des tabous religieux, on a des parts de marché... Il faut réorganiser la filière, au lieu de nous détruire nous-mêmes. Notre problème est que les acteurs du secteur font des réclamations individuelles, au lieu de se mobiliser main dans la main pour peser davantage. Aujourd'hui ce sont les salariés de Doux qui souffrent, mais derrière il y a toute la chaîne, avec de nombreux éleveurs.

Que vont devenir les salariés licenciés ?

Les lettres de licenciement vont partir, le groupe Doux ne peut plus attendre, les salariés du pôle frais lui coûtent de l'argent. Certains salariés sont au travail aujourd'hui, d'autres sont chez eux, tous sont dans l'incertitude et l'angoisse. Pour les licenciés, des dispositifs légaux existent, comme le contrat de sécurisation professionnelle qui permet le maintien du salaire pendant un an. Mais on va gueuler contre la politique de formation au sein du groupe Doux, clairement insuffisante pour s'insérer dans le marché du travail aujourd'hui. Et on va demander que les salariés licenciés puissent se tourner vers un cabinet spécialisé, pour un accompagnement digne, alors que Pôle emploi est débordé.

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