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Accident d’un A400M près de Séville : un coup dur pour Airbus

Un A400M s’est écrasé samedi près de l'aéroport de Séville en Espagne, faisant quatre morts et deux blessés graves. C’est le premier accident, qui plus est mortel, du nouvel appareil de transport militaire d’Airbus, dont les exemplaires sont assemblés à Séville. Un avion en début de carrière, qui a été livré pour la première fois à l'armée française en 2013.
Article rédigé par franceinfo
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  (L'A400M Atlas, dont le projet a été porté par sept pays de l'Otan est un quadrimoteur à hélices polyvalent destiné à remplacer les C-130 Hercules américains et C-160 Transall franco-allemands  © EUTERS/Thomas Peter)

Le crash d'un Airbus A400M samedi vers13h près de Séville, en Espagne, a fait au moins quatre morts, selon un bilan encore provisoire. Les raisons exactes de l'accident, qui s'est produit juste après le décollage de l'appareil, restent encore inconnues.

 

L'A400M est un avion de transport militaire ultra-moderne et d'une très grande capacité. Il peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3.300 km. Le premier exemplaire a été livré à l'armée française en 2013. Depuis, la Turquie, la Grande Bretagne, l'Allemagne et la Malaisie l'utilisent. Au total, 174 exemplaires ont été commandés, dont 50 par la France, 53 par l'Allemagne, 27 par l'Espagne et 22 par le Royaume-Uni.

 

L'A400M est le fleuron de la branche militaire d'Airbus. Mais le programme a multiplié les problèmes pendant son développement. A commencer par les coûts qui depuis 2003 ont explosé et dépassent aujourd'hui les 26 milliards d'euros. De nombreux désaccords entre les pays participants ont aussi considérablement ralenti le programme, qui aujourd'hui a quatre ans de retard sur le calendrier.

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Interrogé sur France Info, l'amiral Alain Coldefy, directeur de recherches à l’IRIS, spécialiste de la stratégie et de l’industrie de défense, ne pense pas que cet avion soit dangereux. "Il faut connaitre les circonstances de l'accident. Je suis incapable de vous dire ce qu'il s'est passé. Neuf fois sur dix, il y a une cause humaine dans un accident, c'est malheureux à dire ", explique-t-il. Sur le plan technique, "notre armée de l'air qui le met en œuvre n'a absolument aucune difficulté. Il y a eu des vols d'essai largement auparavant, il a fallu le qualifier, le prendre en mains, le mettre aux normes de l'armée de l'air en l'occurrence, le tester et tout ça s'est passé absolument sans encombres", souligne l'amiral Alain Coldefy qui parle  d'un "mauvais coup pour cet avion qui prend son essor et qui est en cours de livraison aux armées de l'air qui l'ont commandé ". 

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L'avion qui s'est écrasé samedi près de Séville devait être livré à la Turquie. Il effectuait un vol d'essai avec une dizaine de personnes travaillant pour Airbus à son bord. Selon les premières informations, l'appareil a heurté une ligne à haute tension juste après son décollage de l'aéroport. Mais on ignore pour le moment s'il a percuté le pilone avant ou après sa chute.  L'A400M n'avait jamais connu d'accident auparavant. Airbus a envoyé une équipe d'experts à Séville pour faire la lumière sur les causes de l'accident.

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