Accusé de tricherie, le groupe Volkswagen s'effondre en bourse
L'action Volkswagen fait grise mine ce lundi à la bourse de Frankfort. Le titre perd 20% de parts de marché après la révélation de tricherie du groupe automobile allemand. Il aurait mis au point un système pour dissimuler le niveau réel des émissions de gaz polluants de ses voitures diesels, vendues aux Etats-Unis. Comment s'y est pris le constructeur ?
Un mécanisme intermittent
Volkswagen est soupçonné d'avoir doté quelques 482 000 véhicules diesel vendus outre-Atlantique de ce système capable de détecter automatiquement un test de mesure anti-pollution. Un logiciel qui avait la particularité pendant les tests de limiter les émissions de gaz polluants et donc de permettre l'obtention d'un certificat écologique. Sauf qu'une fois le test fini, le mécanisme anti-pollution se désactivait laissant s'échapper du moteur davantage de polluants.
Cette affaire, révélée ce week-end par l'agence environnementale américaine, risque de coûter très cher au groupe allemand. Les pénalités financières peuvent théoriquement atteindre 18 milliards de dollars, à raison de 37.000 dollars par voitures concernées.
Laurent Meillaud, expert en automobile invité de France Info, ne comprend pas l'intérêt d'un tel stratagème : "c'est une très mauvaise idée qui peut se retourner contre eux et leur coûter très cher au final ", regrette le spécialiste de la voiture de demain, consterné.
"Ce que je ne comprends pas, c'est qu'un groupe comme Volkswagen a pourtant les moyens de financer de la recheche. Ces 18 milliards de dollars d'amende, c'est l'équivalent de ce qu'ils dépensent chaque année pour l'innovation. C'est incroyable." (Laurent Meillaud, expert en automobile)
Fin de commercialisation des modèles mis en cause
Outre-Rhin, on accuse le coup. Le patron du constructeur allemand, Herbet Deiss, fait son mea culpa : "Je regrette personnellement et profondément que nous ayons déçu la confiance de nos clients et du public" s'excuse-t-il, avant d’ajouter qu’il promet de coopérer avec les autorités américaines.
Le géant de l'automobile a indiqué qu'il cessait jusqu'à nouvel ordre de commercialiser les modèles diesel quatre cylindres de ses marques VW et Audi aux Etats-Unis. En août, ces derniers représentaient 23% des ventes américaines, soit 240 000 voitures depuis le mois de janvier.
Mais l'histoire risque de ne pas s'arrêter là : "Volkswagen n'est pas à l'abri d'un procès de ses clients", estime Laurent Meillaud ajoutant que "des propriétaires lésés pourraient être tentés de se retourner contre le constructeur, et là, l'amende serait bien plus élevée. "
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