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Alstom : Montebourg refuse d'être mis devant le fait accompli

Alors que Siemens a confirmé son intérêt pour une "coopération" avec Alstom, le ministre de l'Economie a indiqué qu'il ne rencontrerait pas le PDG de General Electric ce dimanche. Dans son communiqué, Arnaud Montebourg explique que le gouvernement souhaite "disposer du temps nécessaire à un examen sérieux des propositions".
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Stéphane Mahe Reuters)

C'est une affaire qui semblait déjà conclue. Une visite à Paris du PDG de General Electric Jeffrey Immelt pour boucler la négociation et un conseil d'administration pour l'entériner. Tout cela avant lundi. C'est ce processus façon blitzkrieg qu'Arnaud Montebourg cherche à stopper net.

Deux champions européens et mondiaux

Et d'abord en présentant lui même la proposition alternative de Siemens, celle "de créer deux champions européens et mondiaux dans les domaines de l'énergie et du transport, l'un autour de Siemens et l'autre autour d'Alstom."

Une proposition qu'il ne met qu'en apparence sur le même plan que celle de GE en insistant sur les enjeux : le gouvernement "sera particulièrement ferme sur ses exigences de maintien et de créations d'emplois, d'investissements et de recherche-développement en France, ainsi que le maintien des centres de décision en France. Il sera extrêmement vigilant s'agissant du maintien de l'excellence et de l'indépendance de la filière nucléaire française."

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La "souveraineté économique" avant les "actionnaires"

Car l'objectif, c'est de peser sur l'Alstom, accusé entre les lignes de vouloir mettre Bercy devant le fait accompli, devant une alliance américaine plutôt qu'européenne. Et Arnaud Montebourg insiste en évoquant un conseil d'administration de l'industriel français, annoncé mais non confirmé pour ce dimanche : ils "ont leur calendrier, qui est celui d'actionnaires", "le gouvernement français a le sien, qui est celui de la souveraineté économique". Il accentue sa pression sur le groupe présidé par Patrick Kron en rappelant qu'il vit "notamment de la commande publique et du soutien de l'Etat à l'exportation". Avant de conclure qu'il "n'acceptera pas qu'une décision soit prise quelle qu'elle soit dans la précipitation." A bon entendeur.

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