Alstom : Siemens proche de dévoiler ses intentions
Comme prévu, le groupe allemand Siemens travaille sur une proposition d'échange d'actifs avec Alstom. Une offre de reprise qui donnerait au gouvernement français un droit de regard sur l'avenir du groupe recentré sur le rail et pourraitêtre présentée dès la semaine qui vient, d'après des sources proches des discussions.
Si certaines sources proches des tractations doutent de l'intérêt d'Alstom pour une offre, même améliorée, du groupe allemand, celle-ci permettrait au moins au gouvernement de faire monter les enchères avec l'américain General Electric, qui offre 12,35 milliards d'euros pour reprendre ses actifs dans l'énergie. Pour le moment, le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a jugé inacceptable en l'état l'offre dugroupe américain, privilégiant une alliance plutôt que la vente pure et simple de la branche énergie, qui représente 70 % du chiffre d'affaires d'Alstom et le laisserait avec ses seules activités dans les transports.
Siemens connaît les critères du gouvernement
Après plusieurs déplacements à Paris de Joe Kaeser, le président du directoire de Siemens, et deux semaines d'examen
des comptes d'Alstom, le géant bavarois semble désormais plus enclin à soumettre une offre en bonne et due forme qui tiendrait compte et des demandes d'Alstom, et des critères du gouvernement.
"Siemens présente les arguments suivants : (l'accord) crééera des champions nationaux dans les trains et dans l'énergie. Tout restera en Europe. Il a ajouté quelques nouveaux éléments, qui améliorent sa proposition. "
Le groupe munichois avait présenté fin avril les grandes lignes d'une contre-offre valorisant la branche d'énergie d'Alstom à 14,5 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros) et incluant du cash et des transferts de certains actifs ferroviaires au groupe français.
Selon deux sources proches du dossier, la proposition de Siemens comporterait maintenant le transfert de l'ensemble de
ses actifs ferroviaires à Alstom et la constitution d'une coentreprise dans la signalisation ferroviaire. Pour limiter son influence sur le nouvel Alstom recentré sur les transports, Siemens discute avec Paris et Berlin de l'opportunité pour l'Etat français de se renforcer au sein d'Alstom, ont ajouté des sources politiques et financières. L'Etat ne détient plus que 0,9 % de l'ex-groupe public via la Caisse des dépôts et consignations.
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