"Au pire, ils sont incompétents..." : avant l'avis de la justice sur Casino, l'inquiétude des syndicats face aux futurs repreneurs

Le tribunal de commerce de Paris doit rendre lundi sa décision sur le plan de sauvetage du groupe qui fait face à de grosses difficultés. Mais les représentants des salariés restent très prudents.
Article rédigé par Camille Marigaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
L'enseigne du supermarché Casino de Saint-Etienne Ratarieux. (REMY PERRIN / MAXPPP)

La liste de questions est toujours aussi conséquente... et les réponses toujours aussi floues. Le tribunal de commerce de Paris doit rendre lundi 26 février sa décision sur le plan de sauvetage du distributeur en difficultés Casino, qui a fait l'objet d'avis défavorables des représentants des salariés et du ministère public, mais n'a pas d'alternative.

En cas de feu vert, le groupe, qui croule sous sept milliards d'euros de dettes, pourra officiellement changer d'actionnaire, de quoi acter aussi la vente de 288 magasins, hyper et supermarchés à Intermarché, Auchan et Carrefour. Mais si le tribunal rejette ce plan, Casino sera en cessation de paiement. 

"Enjeu politique"

L'enjeu est particulièrement important : à tel point que le tribunal avait reporté les deux précédentes audiences pour se donner jusqu'à lundi, dernier délai. Mais le volet social du plan de sauvegarde est toujours jugé insuffisant par les syndicats, qui estiment que 6 000 salariés sont menacés. Pire : selon, eux, rien n'a avancé depuis deux semaines. Combien de postes exactement vont être supprimés ? Quels reclassements ? Quelles indemnités ? Quelles garanties pour les 16 000 salariés qui vont changer d'enseigne ? Voici la liste des questions toujours sans réponse. De quoi faire dire à un représentant de salariés : "Au mieux, ils nous prennent pour des cons, au pire, ils sont incompétents".

"Il est trop tôt pour négocier", répondent toutefois les futurs repreneurs, qui l'assurent : "On veut faire mieux que le strict minimum légal", mais aussi préserver le siège historique du groupe, fondé à Saint-Etienne. 

En revanche, tout le monde est d'accord sur un point : le tribunal va très certainement valider ce plan de sauvegarde, même imparfait, pour éviter à Casino la liquidation judiciaire et la disparition de 50 000 emplois. C'est "qu'il y a là un enjeu politique" va jusqu'à dire un acteur proche de ce dossier. L'avenir de casino et de ses salariés est en effet surveillé de près par le gouvernement. Le changement d'actionnaires, qui doit intervenir au printemps, et la cession des 288 magasins doivent permettre d'apporter environ 2 milliards et demi d'euros à Casino, selon les futurs repreneurs.

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