Boîtes noires dans les voitures neuves : "Une avancée pour les victimes de la route", affirme un avocat
À partir de mai 2022, toutes les voitures neuves qui roulent en Europe devront être équipées d'une boîte noire.
Dans un an, en mai 2022, les véhicules neufs circulant en Europe devront obligatoirement être équipés d’une boîte noire. Cette mesure a été votée en 2019 par le Parlement européen dans le but de mieux cerner les causes des accidents de la route. "C'est la garantie pour l'automobiliste que s'il commet une faute, elle sera démasquée", estime mercredi sur franceinfo, mercredi 26 mai, Vincent Julé-Parade, avocat spécialisé dans la défense des victimes d'accidents de la route.
franceinfo : Est-ce une avancée, selon vous ?
Vincent Julé-Parade : C'est une avancée pour deux raisons : d'abord, ça va mettre dans l'esprit de l'automobiliste que si une faute est commise, on pourra l'analyser, la détecter en cas d'accident. C'est également une avancée pour les victimes de la route, qui bien souvent ont à démontrer l'absence de faute de leur part quand elles sont conductrices, pour une juste indemnisation.
Cela va participer d'une part à la manifestation de la vérité en cas d'accident grave, et ça va également participer à l'amélioration du traitement de l'indemnisation pour les victimes.
Vincent Julé-Paradeà franceinfo
Bien souvent, quand on a un accident de la circulation et que vous devez démontrer que votre client, qui est victime, n'a pas commis de faute, il faut attendre le procès-verbal d'accident, le résultat d'expertises accidentologiques, qui prennent des mois, parfois des années. Là, grâce à l'analyse rapide des données des boîtes noires, on pourra avoir rapidement des données essentielles à la défense du droit d'indemnisation, et à la reconnaissance de l'absence de faute.
Est-ce que ce sera réellement dissuasif ?
Aucune solution n'est parfaite. Sur l'effet dissuasif, on peut en effet émettre des réserves, tout comme la limitation annoncée par Renault et Volvo à 180 km/h sur la construction n'évitera jamais des excès de vitesse de 20, 30 km/h, qui tuent quotidiennement sur nos routes. Mais ça insuffle un nouvel esprit et un nouveau regard sur l'automobile. C'est la garantie pour l'automobiliste que s'il commet une faute, elle sera démasquée.
Ce dispositif sera obligatoire en 2024 pour les voitures d'occasion, qui va payer ?
Pour les véhicules neufs, le fait que ce soit de série va quelque part noyer le coût global. Pour les véhicules d'occasion, ça pose question.
"Selon moi, les assureurs auront nécessairement un rôle de participation [financière] parce que ça participera sans doute à la baisse de l'accidentalité."
Vincent Julé-Paradeà franceinfo
Donc le principe de la mutualisation du risque assurantiel justifie que les assureurs soient appelés à l'aide, soit par des diminutions de montants de police, soit par des aides directes à leurs assurés. Ils ont tout intérêt, eux qui s'affichent comme les grands défenseurs de la prévention du risque routier, à participer financièrement au coût de cette mesure. Je ne pense pas qu'ils le feront spontanément, mais je pense qu'il faudra les inciter, pour ne pas dire les contraindre.
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