Affaire Carlos Ghosn : Renault a identifié 11 millions d'euros de dépenses suspectes engagées par l'ancien patron du groupe
Le conseil d'administration, qui se réunissait mardi 4 juin, souhaite que Renault explore avec Nissan les "actions judiciaires" qui pourraient être menées.
Onze millions d'euros dans le viseur de Renault. L'audit interne mené conjointement par le constructeur français et son partenaire Nissan a identifié 11 millions d'euros de dépenses suspectes engagées par RNBV, l'entité néerlandaise de l'alliance franco-japonaise dirigée à l'époque par Carlos Ghosn. Le conseil d'administration, qui se réunissait mardi 4 juin, souhaite que Renault explore avec Nissan les "actions judiciaires" qui pourraient être menées aux Pays-Bas.
"Ces conclusions ont confirmé des déficiences au sein de RNBV au plan de la transparence financière et des procédures de contrôle des dépenses, qui avaient déjà été relevées par les auditeurs dans leurs conclusions intermédiaires de début avril", a expliqué le conseil d'administration. Depuis plusieurs mois, Nissan accusait la société RNBV, filiale à 50-50 entre Renault et Nissan, de masquer des dépenses au profit personnel de Carlos Ghosn.
Quatre inculpations par la justice japonaise
Cette somme de 11 millions d'euros recouvre des "surcoûts de déplacement de monsieur Ghosn par avion", "certaines dépenses engagées par monsieur Ghosn" et "des dons ayant bénéficié à des organismes à but non lucratif", est-il précisé dans le communiqué de Renault.
Arrêté le 19 novembre à Tokyo, Carlos Ghosn fait l'objet de quatre inculpations par la justice japonaise : deux pour des dissimulations de revenus dans des documents boursiers et deux pour des cas différents d'abus de confiance aggravé, dont détournement présumé de fonds de Nissan. L'ancien capitaine d'industrie, qui clame son innocence, a dénoncé à plusieurs reprises un complot ourdi par Nissan. Il a été libéré sous caution le 25 avril.
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