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"Ce n’est pas nous qui allons le pleurer" réagissent les salariés de Renault à Flins après l'audience de Carlos Ghosn au Japon

Très amaigri, menotté, le patron de Renault-Nissan est sorti quelques heures de sa prison à Tokyo, mardi 8 janvier. Le temps d’une première audition au tribunal puis Carlos Ghosn est retourné derrière les barreaux. Pas de quoi susciter la pitié des salariés de son usine de Flins.

Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
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Publié Mis à jour
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Un portrait de Carlos Ghosn lors de sa première audience au tribunal de Tokyo est diffusée à la télévision japonaise. (BEHROUZ MEHRI / AFP)

C’était la première apparition publique de Carlos Ghosn depuis son arrestation le 19 novembre au Japon. Pour sa première audition au tribunal de Tokyo, le patron de Renault-Nissan est sorti quelques heures de prison, mardi 8 janvier. Escorté par deux gardes, il est arrivé menotté et attaché à une corde par la taille, vêtu d’un costume sombre et amaigri. Une image qui n’attriste pas pour autant ses salariés, ceux de l’usine Renault de Flins (Yvelines).

France Inter était à l'embauche du premier quart de la journée, mardi à 5 heures du matin. La réaction de la plupart des ouvriers interrogés est implacable.  "Il n’a que ce qu’il mérite", résume Antoine, 25 ans de Renault dernier lui. Kamel, intérimaire à la chaîne, relativise : "C’est vrai que ça fait bizarre, un homme puissant comme ça. Ça ne doit pas être facile pour lui." Mais un de ses collègues ne s'en émeut guère. "Nous on travaille dur, on paye des impôts, on paye tout, on ne vole pas l’État, compare-t-il. S’il est innocent qu’il le prouve, c’est tout !" 

"On a 14 minutes de pause"

Ali Kaya, secrétaire général de la CGT à Renault-Flins, s'indigne que Carlos Ghosn juge ses conditions de détention injustes. "On a 14 minutes de pause pour se restaurer, pour aller aux toilettes, pour fumer, rappelle le syndicaliste au micro de France Inter. 14 minutes de pause pour tous ceux qui sont entrés à 5h ce matin. Il n’est pas habitué ? Ce n’est pas nous qui allons le pleurer". "Les larmes, on lui laisse, cingle un autre ouvrier. Nous, par nos efforts toutes ces années, on lui a déjà trop donné".

"Carlos Ghosn, s'il est innocent, qu'il le prouve, c'est tout", réagit un ouvrier de l'usine Renault Flins

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