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Quatrième inculpation pour Carlos Ghosn : "Est-il bien nécessaire de continuer à s'acharner sur l'homme ?", dénonce son avocat

L'ancien PDG a été de nouveau inculpé au Japon. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Carlos Ghosn en mars 2019 au Japon.  (MAXPPP)

Carlos Ghosn a été de nouveau inculpé lundi 22 avril au Japon pour des accusations de détournement de fonds de Nissan, ce qui a déclenché une nouvelle période de détention provisoire. Il s'agit de la quatrième inculpation de l'ex-PDG de Renault Nissan.

Une demande de libération sous caution va être déposée

La situation de Carlos Ghosn "n'est pas si différente", selon son avocat français, Jean-Yves Le Borgne. "Ce qui fait la différence c'est que le parquet affirme un certain nombre de choses, que l'on connaissait déjà pour partie : que le distributeur Nissan d'Oman ait reçu certaines gratifications, certaines commissions, est un fait qui est avéré depuis un certain temps. Maintenant l'hypothèse d'une rétro commission qui est avancée par le parquet de Tokyo, qu'il nous en montre les preuves", réclame le défenseur. Ses avocats japonais vont d'ailleurs déposer une demande de libération sous caution.

"Le vrai problème c'est qu'il faudrait qu'on nous apporte les éléments qui permettent de penser qu'il y a eu quelque chose de suspect", avance Jean-Yves Le Borgne. Or, rappelle l'avocat, Carlos Ghosn "a été interrogé hors la présence de tout avocat dans le cadre de la garde à vue".

Une serie de jours fériés au Japon la semaine prochaine 

Jean-Yves Le Borgne ne cache pas son inquiétude quant à la "terrible solitude" dans laquelle sont laissés les prisonniers pendant la traditionnelle "Golden week" japonaise, une semaine fériée qui court cette année du 27 avril au 6 mai. "On sait depuis maintenant longtemps que le système japonais repose sur l'aveu, ce qui au demeurant dispense de faire des enquêtes très approfondies", note le défenseur. "Pour obtenir l'aveu, on les soumet à un régime effroyable qui a déjà été dénoncé, non seulement par Carlos Ghosn et ses avocats japonais mais par un certain nombre de Japonais qui sont un peu en pointe sur le terrain des libertés publiques", dénonce l'avocat.

Jean-Yves Le Borgne pense qu'une libération sous caution est possible, rappelant que les inculpations précédentes l'avaient permise. Et il interroge : "Chez Nissan, Carlos Ghosn était bien embarrassant, il était porteur d'une politique de fusion dont on ne voulait pas. Tout cela est terminé. Est-il bien nécessaire de continuer à s'acharner sur l'homme ?", conclut-il. 

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