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Renault menace de bloquer une réforme de gouvernance chez Nissan

Le constructeur automobile français envisage de retirer son soutien à une réforme censée tourner la page Carlos Ghosn au sein du groupe japonais.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 1 min
Le PDG de Renault, Jean-Dominique Senard, et son homologue de Nissan, Hiroto Saikawa, donnent une conférence de presse, le 12 mars 2019 à Yokohama (Japon). (ALESSANDRO DI CIOMMO / NURPHOTO / AFP)

Après l'affaire Carlos Ghosn et la fusion avortée avec Fiat-Chrysler, les relations s'enveniment entre Renault et Nissan. Le constructeur automobile français, partenaire et principal actionnaire du groupe japonais, menace de bloquer une réforme de la gouvernance de Nissan, craignant qu'elle se traduise par une perte d'influence pour lui, rapporte dimanche 9 juin le Financial Times (en anglais).

Dans une lettre au patron de Nissan Hiroto Saikawa, Jean-Dominique Senard, le président du conseil d'administration de Renault, écrit que ses représentants s'abstiendront lors d'un vote sur la mise en place de trois comités (nominations, audit et rémunérations), lors de l'assemblée générale des actionnaires du constructeur nippon prévue le 25 juin, assure le quotidien économique.

Selon le Financial Times, Jean-Dominique Senard, qui avait voté en faveur de la nouvelle gouvernance de Nissan à la mi-mai, affirme désormais craindre dans sa lettre que les trois nouveaux comités soient utilisés d'une façon ou d'une autre pour réduire l'influence de Renault.

Deux partenaires industriels fachés

Interrogé par l'agence Reuters, Nissan a confirmé avoir reçu cette lettre de Renault, qui contrôle 43,4% de son capital. Cette abstention de Renault bloquerait de fait l'adoption de la réforme, qui doit obtenir la majorité des deux tiers pour être approuvée. Nissan qualifie la nouvelle position de Renault sur le sujet de hautement regrettable, disant que celle-ci allait à l'encontre des efforts entrepris par le constructeur pour améliorer sa gouvernance.

Cette assemblée générale devait entériner la remise à plat de la gouvernance de Nissan pour tourner la page après la disgrâce de son ancien président du conseil d'administration Carlos Ghosn, arrêté en novembre 2018 et inculpé pour malversations présumées par la justice japonaise. Cette affaire a tendu les relations entre Renault et Nissan, partenaires industriels liés depuis 20 ans par des participations croisées.

L'envoi de ce document risque de hérisser davantage les dirigeants de Nissan, qui avaient déjà rejeté au printemps une offre pour davantage d'intégration avec Renault. Ils ont également été froissés d'avoir été tenus à l'écart de discussions pour une fusion entre le groupe français et l'italo-américain Fiat-Chrysler, qui ont finalement capoté jeudi dernier, dix jours seulement après avoir été révélées.

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