Dieselgate : "On n'est pas au bout du feuilleton à rebondissements" pour Volkswagen et "d'autres constructeurs"
"C'est un feuilleton à rebondissements", a estimé mardi sur franceinfo l'économiste Flavien Neuvy, mais pour autant ce scandale "ne menace pas" selon lui la "survie financière" de la firme allemande.
Flavien Neuvy, économiste, directeur de l’Observatoire Cetelem, a assuré mardi 19 juin sur franceinfo qu'"on n'est pas au bout de ce feuilleton à rebondissements" qu'est le Dieselgate pour le groupe Volkswagen, mais aussi "pour d'autres constructeurs", après le placement en détention provisoire de Rupert Stadler, le PDG d'Audi, filiale de Volkswagen. Pour autant, selon Flavien Neuvy, ce scandale "ne menace pas" la "survie financière" de la firme allemande.
franceinfo : Le Dieselgate a-t-il touché durablement l'image de Volkswagen ?
Flavien Neuvy : C'est un feuilleton à rebondissements. Cela fait maintenant pratiquement trois ans que cela dure puisque le scandale a éclaté en 2015. Pour les constructeurs allemands de façon générale et en particulier pour le groupe Volkswagen, c'est extrêmement difficile parce que ce sujet revient sur le devant de l'actualité au fur et à mesure que les enquêtes avancent et que la justice prend un certain nombre de décisions, dont celle-ci, qui est très spectaculaire puisque c'est la première fois qu'en Europe, un des dirigeants est incarcéré.
L'amende de 25 milliards d'euros infligée au groupe allemand peut-elle mettre en danger son existence ?
Cela ne menace pas sa survie financière. C'est une somme qui est très importante, même pour le groupe Volkswagen, mais c'est gérable pour cette entreprise qui a une taille considérable. Sur le plan de l'image, c'est beaucoup plus difficile, l'image de l'industrie allemande est une image de très haute qualité, de fiabilité irréprochable, et ils ont beaucoup surfé sur cette image-là et au fond, cela remet tout en cause.
La chute des ventes de Diesel est-elle en lien avec ces scandales ?
Oui très clairement, c'est lié pour deux raisons. Les automobilistes en entendent parler régulièrement sur franceinfo et ils se disent que cette technologie est une technologie du passé, la seconde raison, c'est que pour les constructeurs, il devient difficile voire impossible de défendre le diesel qui a pourtant encore des atouts par rapport à l'essence. C'est un véhicule qui consomme moins et qui émet moins de CO2, mais tout cela est inaudible dans le contexte actuel.
Ces scandales ont-ils éclaboussé des constructeurs français ?
Il y a des enquêtes qui sont en cours. Pour l'instant, les constructeurs français ont toujours démenti avoir utilisé les mêmes technologies de Volkswagen. Il faut rappeler que Volkswagen avait utilisé un logiciel truqueur (...) En réalité, on n'est pas au bout de ce feuilleton à rebondissements. Volkswagen fait la une de l'actualité avec sa filiale Audi, mais dans les prochains mois ou prochains trimestres, on pourrait avoir d'autres annonces en fonction de ce que décidera la justice française, en Europe, mais aussi aux Etats-Unis parce que ce n'est pas totalement terminé pour d'autres constructeurs.
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