Dominique Bussereau : "Il faut arrêter de faire payer les plus pauvres"
Le président du Conseil départemental de la Charente-Maritime et de l'Assemblée des Départements de France, Dominique Bussereau, est l'invité des "4 Vérités" de France 2, lundi 19 novembre.
Le mouvement des gilets jaunes a rassemblé près de 300 000 personnes à travers la France pour protester contre la hausse des taxes sur le carburant. Édouard Philippe a réaffirmé que le gouvernement ne changerait pas de cap. "Le gouvernement est sur une mauvaise voie. Il faudrait procéder différemment", analyse Dominique Bussereau sur le plateau des "4 Vérités", lundi 19 novembre.
"Il faut arrêter de faire payer les plus pauvres. Qu'est ce qu'il y a sur les barrages ? Ce sont ceux qui ont de vieilles voitures diesel. La prime ne leur permet pas d'en racheter une autre parce qu'ils n'ont pas les moyens d'en acheter une neuve", déplore le président du Conseil départemental de la Charente-Maritime. "Il y a un peu trop de sévérité et de raideur. Cela ne serait pas fou de dire, tant quand le brut augmente, on ne fait pas ces augmentations", ajoute-t-il.
Trop de récupération politique
Pour Dominique Bussereau, "c'est plutôt par des mesures de fonds qu'on réglera la difficulté, mais je comprends que le gouvernement soit en difficulté". Plusieurs personnalités politiques se sont jointes aux différents cortèges de manifestants samedi. Le mouvement des "gilets jaunes" se dit pourtant apolitique. "Je n'aime pas la récupération. Je trouve que le Rassemblement national et Nicolas Dupont-Aignant (Debout la France) en ont fait trop. D'autres ont fait trop de récupération et de démagogie", dénonce le président de l'Assemblée des Départements de France.
Plusieurs incidents ont émaillé le mouvement. Une manifestante est morte après avoir été renversée par une automobiliste et plus de 400 blessés ont été déplorés. "C'est inquiétant de voir des gens qui passent la nuit dehors sur des ouvrages routiers, de voir des affrontements entre manifestants et automobilistes. C'est inquiétant de voir que les forces de l'ordre ont laissé des manifestants venir jusqu'au rond-point de la place Beauvau et de l'Élysée. C'est l'endroit le plus protégé de Paris", souligne l'ancien ministre.
"S'il n'y a pas des décisions importantes qui montrent que le message est entendu, cela ne veut pas dire reculer, cela peut malheureusement continuer et dégénérer", prévient Dominique Bussereau. "Il ne faudrait pas que les "gilets jaunes" servent à bloquer le pays par procuration pour des mécontentements de nature plus politique", poursuit l'ancien député. La popularité d'Emmanuel Macron continue de baisser et atteint 25% d'opinions favorables. "Un des bons moyens de gérer cette crise serait que s'améliore le discours présidentiel vis à vis des élus locaux qui eux sont toujours très populaires", indique Dominique Bussereau alors que le président de la République ne se rendra pas au Congrès des maires de France qui se déroule du 19 au 22 novembre.
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