Cet article date de plus de six ans.

Points de contrôle, délais, sanctions : ce qu'il faut savoir sur le nouveau contrôle technique qui entre en vigueur aujourd'hui

La nouvelle version de cet examen automobile, obligatoire depuis 1992, est plus exigeante.

Article rédigé par franceinfo - Lison Verriez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Un mécanicien effectue un contrôle technique dans un centre d'Auxerre (Yonne), le 15 mai 2018. (MAXPPP)

Plus long, plus cher, plus contraignant... Le contrôle technique devient plus sévère à partir du dimanche 20 mai. Inquiets de cette nouvelle grille d'évaluation, les automobilistes se sont rués dans les centres agréés ces dernières semaines. A tel point qu'en avril, les demandes de rendez-vous ont augmenté de 61% par rapport à avril 2017, indiquent Les Echos. Franceinfo vous détaille ce qu'il faut savoir sur ce changement.

Pourquoi le contrôle technique change-t-il ? 

La France traînait des pieds, mais a finalement obtempéré. Si le contrôle technique change, c'est en vertu d'une directive européenne publiée le 3 avril 2014. Son objectif est simple : harmoniser les contrôles techniques dans l'Union européenne et diminuer de moitié, par rapport à 2010, les morts liés aux accidents de la route d'ici 2020.

Qu'est-ce qui change dans les points de contrôle ?

D'abord, le nombre de points de contrôle va passer de 123 à 133. Mais de nouvelles règles vont surtout s'appliquer. Le nombre de défaillances constatables va augmenter : on en dénombrera désormais plus de 600 contre près de 460 jusqu'ici. Elles sont dorénavant classées en trois niveaux de gravité.

Niveau 1 : les défaillances mineures, qui n'ont pas de conséquences lourdes sur le véhicule ou la sécurité, n'impliquent pas de contre-visite.

Niveau 2 : les défaillances majeures prennent en compte les dysfonctionnements susceptibles de compromettre la sécurité du véhicule ou encore présenter des effets néfastes pour l'environnement. Une contre-visite dans les deux mois est obligatoire.

Niveau 3 : les défaillances critiques regroupent les anomalies qui constituent un danger direct et immédiat. C'est cette nouvelle catégorie qui inquiète le plus les automobilistes : non seulement le véhicule se verra apposer une vignette spéciale ne l'autorisant pas à rouler après minuit le jour du contrôle, mais en plus, il devra s'engager à une contre-visite dans les deux mois une fois les réparations opérées.

Vous amenez votre voiture lundi à 16 heures, si vous avez une défaillance critique, vous avez jusqu'à minuit pour la déposer à l'endroit où elle sera réparée.

Yves Carra, porte-parole de l'Automobile Club Association

à franceinfo

"Seulement 20% des défaillances constatables sont potentiellement critiques", tente de rassurer le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) interrogé par l'AFP, "et seules les défaillances majeures et critiques conduiront à une contre-visite obligatoire dans les deux mois".

Enfin, la méthode de contrôle est elle aussi modifiée. Là où les contrôleurs rapportaient leurs observations, ils devront maintenant évaluer l'évolution possible de ce qu'ils constatent et le danger que cela peut représenter. Ainsi, une mauvaise fixation du système d'échappement constituera une défaillance majeure. En revanche, une mauvaise fixation de celui-ci avec un risque de chute conduira au constat d'une défaillance critique.

Qu'en est-il de la fréquence ? 

La fréquence du contrôle technique ne change pas. Il reste obligatoire avant la quatrième année du véhicule, puis tous les deux ans et enfin moins de six mois avant la vente du véhicule.

Le nouveau contrôle technique va-t-il coûter plus cher ?

Il y a de fortes chances. Aujourd'hui, un contrôle technique coûte en moyenne 65 euros, rappellent Les Echos. La contre-visite, qui coûte en moyenne 14 euros, pouvait être offerte lorsqu'elle était simple et rapide à faire. Mais l'évolution du contrôle technique va rendre celui-ci plus long à réaliser, surtout au début, pour un personnel pas encore rompu à l'exercice et aux nouvelles exigences. Il devrait ainsi durer 45 minutes plutôt que 30. Idem pour les contre-visites, qui seront plus fréquentes et plus longues.

Les professionnels doivent aussi se munir de nouveaux équipements. "Tous ces éléments rendent logique le fait que [le prix] augmente, reste à savoir de combien", affirme au Monde Bernard Bourrier, président de la branche contrôle technique au sein du Conseil national des professions de l'automobile.

Selon le groupe de contrôle technique Dekra-Norisko, tout comme l'association 40 millions d'automobilistes, les prix des contrôles devraient augmenter de 15% à 20% en moyenne. Pour la contre-visite, un surcoût de 20 à 30 euros est à prévoir dans 25% à 40% des cas, selon les professionnels interrogés par le Huffington Post. Dans Le Monde, Philippe Debouzy, président des agents indépendants du CNPA, mise toutefois sur une hausse contrôlée, compte tenu de "la forte concurrence entre les centres qui empêche une envolée des tarifs".

Et à combien s'élèveront les amendes ? 

Les automobilistes qui prendraient le risque de conduire un véhicule qui n'a pas passé le contrôle technique ou qui n'a pas validé la contre-visite s'exposent à une amende forfaitaire de 135 euros, pouvant grimper jusqu'à 750 euros en cas de retard de paiement. L'immobilisation du véhicule peut aussi être envisagée.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.