Bonus: les syndicats pour un encadrement
Les syndicats français ont réclamé mardi l'interdiction ou la limitation stricte des bonus des tradersLes syndicats français ont réclamé mardi l'interdiction ou la limitation stricte des bonus des traders
Alors que les banquiers étaient reçus à l'Elysée par Nicolas Sarkozy, les syndicats ont dénoncé le laxisme du gouvernement vis-à-vis des banquiers.
François Chérèque (CFDT) a réclamé l'interdiction des bonus au niveau mondial parce que ce système "met en danger l'économie mondiale".
Pour les syndicats toutefois, les bonus et leurs montants parfois faramineux ne sont que la partie émergée de l'iceberg et une dérive spéculative d'un système bancaire et financier qui doit être "réorienté vers la distribution du crédit", selon Jean-Christophe Le Duigou, spécialiste de l'économie à la direction de la CGT.
Pour lui, "la première mesure à prendre, c'est la fiscalisation de l'essentiel de ces revenus (les bonus des traders), comme des stock-options".
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a estimé que "la provision d'un milliard passée par BNP Paribas" pour rémunérer ses traders en 2009 "montre que rien n'a changé". Il a avancé "plusieurs pistes" concernant les bonus: "les supprimer, les taxer, les limiter...". "Mais il faut faire quelque chose car aucun système ne peut vivre sans réglementation", a-t-il déclaré au Figaro.
Les bonus "doivent être encadrés, plafonnés et fortement taxés fiscalement", a réclamé de son côté le président de la CFTC, Jacques Voisin.
Les syndicats sont à peu près d'accord pour estimer, avec la CFTC, que "seule une union des pays du G20 permettra de faire plier les banques". "On ne peut pas encadrer les bonus en France seulement, au risque de voir partir tous nos traders", a fait valoir Régis Dos Santos, le président du SNB (2e syndicat du secteur).
Ce dernier a estimé par ailleurs que centrer les critiques sur les bonus revenait à "voir les choses par le petit bout de la lorgnette". "Ca permet de ne pas se pencher sur l'essentiel: la vocation des entreprises bancaires" qui est de financer le développement de l'économie, a-t-il déploré.
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