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Finance : dix ans après la crise des subprimes, les risques existent toujours

Dix ans après le début de la crise mondiale financière, le 9 août 2007, certaines leçons ont été tirées mais les risques financiers ne sont pas éradiqués, notamment à cause du développement du "shadow banking", la finance de l'ombre.

Article rédigé par Isabelle Chaillou
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des traders observant les marchés financiers, le 6 octobre 2008 à Paris. (PATRICK KOVARIK / AFP)

C’était il y a dix ans jour pour jour. La crise financière mondiale -la pire depuis 1929- a commencé le 9 août 2007. On l'appelle aussi "la crise des subprimes", du nom de ces prêts immobiliers accordés à des millions de ménages modestes aux États-Unis. En 2008, la célèbre banque américaine Lehman Brothers fait faillite et la crise financière devient une crise économique mondiale, forçant les États à voler au secours des grandes banques. Dix ans après, les risques n'ont pas été éradiqués.

La crise a mis au jour les faillites et les excès du système financier. Depuis, la législation sur les prêts bancaires a été renforcée aux États-Unis, l'Europe a créé une union bancaire placée sous l’autorité d'un superviseur et la réglementation bancaire a été renforcée. Mais, si certaines leçons ont été tirées, le développement du "shadow banking", ou finance de l’ombre, reste un sujet de préoccupation.

Une ombre qui pèse lourd

Ces opérations réalisées en dehors des banques par les fonds spéculatifs, les sociétés de gestion de patrimoine ou encore les plateformes de financement participatif, représentent une somme vertigineuse : 92 000 milliards de dollars,soit 84 500 milliards d’euros ! Paradoxalement, plus les contraintes réglementaires se sont accentuées sur les banques classiques, plus cette finance de l’ombre s'est développée. Elle atteint aujourd’hui l'équivalent de 150% du PIB mondial.

Ce poids menace la stabilité de tout le système financier car, à la différence des banques, les acteurs de la finance de l’ombre ne sont pas garantis par les dépôts des épargnants et ces opérations "hors-radar" échappent presque totalement aux réglementations bancaires mises en place depuis la crise.

Au cœur de la spéculation, cette finance parallèle recourt massivement aux centres offshores, aux paradis fiscaux. Mais c'est bien dans les grandes économies que ces principaux acteurs sont implantés. Sur la cartographie de la finance parallèle, l’Union européenne arrive en tête, suivie des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Chine.

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