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Bruxelles s'alarme de la croissance française mais salue le pacte de compétitivité

La Commission européenne table sur une croissance en 2013 deux fois moins forte que la prévision du gouvernement. Mais les mesures du gouvernement Ayrault pour les entreprises semblent l'avoir davantage convaincue. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Devant les locaux du Parlement européen, à Bruxelles. (GEORGES GOBET / AFP)

ECONOMIE – Une croissance de 0,4% en 2013 et un déficit public à 3,5%. Telles sont les prévisions budgétaires que la Commission européenne a publié mercredi 7 novembre à propos de la France, confirmant ainsi une information du journal Le Monde. Ces prévisions sont beaucoup moins optimistes que celles du gouvernement, qui table sur une croissance de 0,8% en 2013 et un déficit à 3%. 

Cependant, précise François Beaudonnet, le correspondant de France 2 à Bruxelles, ces prévisions européennes ne tiennent pas compte des annonces faites mardi sur le pacte de compétitivité. La Commission a d'ailleurs réagi plus tard à ces mesures gouvernementales de manière favorable. En clair, décrypte François Beaudonnet, la Commission européenne estime que la France est "un élève médiocre mais qui a une bonne attitude". Retour sur ce "mauvais mais en progrès" attribué à la France.

Un coup de semonce de Bruxelles sur la croissance en France (Francetv info / François Beaudonnet - France Bruxelles)

Le déficit dépassera le seuil de 3% en 2013 et aussi en 2014

C'est sur l'hypothèse d'une croissance à 0,8% que l'équipe de Jean-Marc Ayrault a bâti sa trajectoire pour ramener les déficits à 3% du PIB en 2013, avant d'atteindre l'équilibre en 2014. Et non 0,4%, comme le prévoit la Commission. Si bien que cette dernière pense que la réduction à 3% du déficit ne sera pas atteinte non seulement en 2013, une opinion dont nombre d'économistes se font déjà l'écho, mais aussi en 2014. Elle prévoit "un redémarrage lent" de l'économie en 2013, avec une progression du PIB qui, à 0,4%, est inférieure au potentiel du pays. Les choses devraient quand même aller mieux en 2014 : "La confiance devrait s'améliorer progressivement, parallèlement à l'atténuation de la crise de la dette dans la zone euro, et à une certaine amélioration de la situation budgétaire du pays", anticipe la Commission. 

La croissance devrait en conséquence atteindre 1,2% en 2014, soit "légèrement au-dessus du potentiel" de la France. Pendant ce temps, la dette publique devrait continuer d'augmenter : de 90% du PIB en 2012, elle devrait passer à 92,7% en 2013 et 93,8% en 2014. Le taux de chômage en France devrait passer de 10,2% cette année à 10,7% en 2013, et rester à ce niveau en 2014, ajoute Bruxelles.

La Commission salue le plan de compétitivité français

Le Monde indiquait que la Commission européenne critiquerait le choix d'avoir privilégié les hausses d'impôts aux baisses de dépenses pour redresser les comptes publics. En effet, l'effort de 30 milliards d'euros prévu par le budget 2013 est composé pour deux tiers de hausses d'impôts et pour un tiers d'économies.

Pourtant, le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a "salué" les annonces du gouvernement français en faveur de la compétitivité, notamment les mesures pour alléger le coût du travail, qui sont "positives et importantes", selon lui. François Beaudonnet, de France 2, l'a interrogé.

Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires (François Beaudonnet - France 2 Bruxelles)

"Les mesures annoncées hier par le gouvernement français sont très importantes pour restaurer la compétitivité de la France et pour faciliter la création d'emplois", a complété Olli Rehn. "Le gouvernement français a pris la bonne direction"

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