Budget 2025 : la CPME dénonce des hausses d'impôts "déguisées" pour les TPE/PME

Les TPE/PME "vont être les plus impactées", soutient François Asselin si les exonérations de charges sociales sont révisées comme les aides à l'embauche des apprentis.
Article rédigé par franceinfo
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François Asselin, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), le 8 octobre 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La CPME dénonce mardi 8 octobre sur franceinfo des hausses d'impôts "déguisées" pour les TPE/PME. Le Premier ministre a annoncé des hausses d'impôts temporaires pour quelque 300 grosses entreprises. Mais pour François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, les TPE/PME "vont être les plus impactées" en subissant l'effet de deux mesures étudiées par le gouvernement : la révision des exonérations de charges sociales et la révision des aides à l'embauche des apprentis.

"Lorsqu'on parle, par exemple, de revenir sur la courbe d'allégement des charges sociales, ce sont les PME qui vont être les premières impactées. Lorsqu'on veut revenir sur les mesures de soutien à l'apprentissage, ce sont les PME qui vont être les plus impactées", insiste la CPME. "C'est une manière un petit peu déguisée, presque même insidieuse d'élargir l'assiette pour retrouver des marges budgétaires", dénonce François Asselin.

"Ne nous trompons pas de cible" met en garde le président de la CPME. "Ceux qui font la richesse de notre territoire, ce sont les PME, ce sont les TPE". Selon François Asselin, ces mesures vont entraîner des "destructions d'emplois, parfois des fermetures d'entreprises", notamment dans le secteur propreté, service à la personne, sécurité, "dans les entreprises avec un fort taux de main d'œuvre". Selon un projet présenté aux organisations syndicales, la réforme des allègements de cotisations employeurs doit rapporter 5 milliards d'euros en 2025 aux caisses de l'État, en quête de 60 milliards d'euros pour boucler le budget.

La CGPME réclame le "plan stratégique" du gouvernement "sur la réduction des économies"

Le gouvernement envisage la suppression d'un jour de carence pour réduire le coût des arrêts-maladie. "Notre assurance maladie, c'est un bien commun, rappelle François Asselin. Et on a perdu le sens du bien commun, c'est-à-dire qu'on prend l'assurance-maladie comme un droit de tirage. Effectivement, nous constatons que les arrêts maladie de courte durée sont en forte inflation. Est-ce que les Français seraient en sucre : dès qu’il y a une goutte ils commencent à fondre ? Je ne pense pas".

"Ce que nous préconisons à la CPME, c'est trois jours de carence, quel que soit le statut d'actif et pourquoi pas un jour d'ordre public qu'on ne pourrait pas se faire rembourser."

François Asselin, président de la CPME

à franceinfo

"Je pense qu'il y a vraiment un problème d'ordre structurel, poursuit François Asselin. Un chiffre : le taux d'absentéisme dans le secteur public, c'est 15 jours en moyenne. Dans le secteur marchand, le secteur privé, c'est 12 jours. Quand vous êtes indépendant, chef d'entreprise, il y en a quatre millions en France quand-même, c'est deux jours et demi. Ça veut dire tout simplement que nous sommes très généreux par rapport à accès aux arrêts-maladie."

Plus généralement, le président de la CPME dénonce une feuille de route budgétaire "pas claire" et lance un appel au ministre du budget, Laurent Saint-Martin : "Donnez-nous votre plan stratégique sur la réduction des économies". "On a des leviers pour s'en sortir", assure, optimiste, François Asselin. Le projet de loi de finances pour 2025 est présenté jeudi en Conseil des ministres.

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