Budget : le gouvernement "prêt" à diviser par deux l'effort demandé aux entreprises sur les cotisations

Pour résorber le déficit public, l'exécutif entend notamment réduire les exonérations de cotisations patronales, mais pas à la hauteur de ce qui avait été initialement présenté.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, à l'Assemblée, le 12 novembre 2024. (TELMO PINTO / NURPHOTO / AFP)

Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, s'est dit "prêt à ce que seulement la moitié, 2 milliards d'euros, puissent être demandés aux entreprises" au lieu des 4 milliards de réduction des allègements de charges patronales initialement présentés dans le budget. Et ce, "pour ne pas pénaliser les salariés au smic" dont les employeurs verraient alors "le coût de ce travail-là augmenter", a poursuivi le ministre, dimanche 17 novembre, sur LCI.

Pour résorber le déficit public, l'exécutif entend notamment réduire les exonérations de cotisations patronales, dont le montant a doublé en dix ans et tutoie aujourd'hui les 80 milliards d'euros. Mais début novembre, le ministre de l'Economie et des Finances, Antoine Armand, avait déjà dit souhaiter "atténuer" la hausse des cotisations patronales sur les bas salaires prévue dans le budget 2025, sans chiffrer cette proposition, en échange "d'autres efforts" pouvant porter sur la durée du travail.

"On ne travaille pas assez pour financer notre protection sociale", a par ailleurs appuyé Laurent Saint-Martin dimanche. Il s'est déclaré "favorable" à la proposition du Sénat des sept heures de travail supplémentaires par an sans rémunération demandées aux actifs pour financer la Sécurité sociale, alors que le Sénat doit examiner à partir de lundi en séance le budget de la Sécu, avant le budget de l'Etat la semaine suivante.

Défavorable à la mise en place d'une TVA sociale

Samedi, le président du Medef, Patrick Martin, avait dénoncé dans les colonnes du Parisien un "budget récessif" et prôné la mise en place d'une "TVA sociale", prévenant qu'avec les hausses de taxes prévues, les entreprises françaises risquaient de moins embaucher et de supprimer des postes.

"Si on cumule les 4 milliards d'euros de réduction des allègements de charges, les 2,5 milliards d'euros transférés de l'assurance-maladie aux complémentaires santé - et, donc, aux entreprises -, le 1,5 milliard d'euros d'économies sur les aides à l'apprentissage, cela fait 8 milliards d'euros de hausse du coût du travail. Ce qui correspond aux salaires brut moyens annuels de 300 000 salariés", avait argumenté Patrick Martin.

Interrogé par les journalistes de LCI sur cette proposition de "TVA sociale", Laurent Saint-Martin s'y est refusé. "Si vous augmentez la TVA sociale, vous frappez tout le monde, tous les consommateurs", a-t-il déclaré dimanche.

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