Cet article date de plus de cinq ans.

Vidéo Violences conjugales : quand l'État réduit ses subventions aux plannings familiaux

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
Oeil 20h - 04/09/2019
Oeil 20h - 04/09/2019 Oeil 20h - 04/09/2019
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Quand Marlène Schiappa s’attaque aux violences conjugales, il y a les paroles... et il y a les actes. La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes promet régulièrement dans les médias des moyens supplémentaires pour les associations concernées. Mais certaines d'entre elles, comme au Planning familial, n’en ont jamais vu la couleur, bien au contraire...

Planning familial du Rhône, à Lyon. Pour la responsable de l'association, l’annonce est encore difficile à avaler : fin juillet, elle apprenait que l’État comptait réduire de 27% sa subvention à l’association départementale, soit près de 30 000 € en moins.

Pourtant, parmi les missions du planning familial définies par le gouvernement, en plus de conseils et d’informations sur la sexualité, il y a la “prévention des violences faites aux femmes”, priorité affichée par l’exécutif.

Il y aura un impact réel sur le service qu'on peut rendre à la population

Valérie Radix, administratrice du planning familial du Rhône

“Nous ne pouvons que constater le double langage du gouvernement, avec d’un côté des annonces, et la réalité qui est la baisse des subventions aux associations qui sont sur le terrain, s'indigne Valérie Radix, administratice du planning familial du Rhône. Nous risquons de fermer certaines heures de permanence, il y aura un impact réel sur notre activité et sur le service qu’on peut rendre à la population.”

De nouveaux critères officiels mal respectés ?

Mais alors comment expliquer que certaines associations voient leurs subventions baisser ? Pour les répartir, l’État a retenu deux nouveaux critères, inscrits dans ce document : dans chaque région il prend désormais en compte la “part des jeunes de 12 à 24 ans” et le “nombre de nouvelles affaires soumises aux juges des affaires familiales”, soit selon le ministère de la Justice, principalement le nombre de divorces.

Alors au palmarès des jeunes et des couples séparés on a fait les comptes, avec des données officielles. Et surprise : bien qu’Auvergne-Rhône-Alpes soit bien placée sur les deux listes, les subventions vont diminuer !

Une enveloppe nationale qui n'augmente pas

Que répond Marlène Schiappa à ceux qui se plaignent ? “Ce n’est pas vrai parce que le planning familial a été augmenté, nous assure, agacée, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. Je veux bien qu’on dise tout et n’importe quoi sur la question des droits des femmes et notamment des budgets, mais ce que je vous propose c’est d’aller voir les documents de politique publique.”

Nous avons justement consulté le budget de l’État : l’enveloppe nationale réservée au Planning familial n’a pas augmenté cette année, mais est restée rigoureusement la même, 2,8 millions d’euros en 2018, même chose en 2019.

Contacté, le cabinet de Marlène Schiappa reconnaît cette stabilité mais rappelle que d’autres associations d’aide aux femmes sont mieux loties. Il assure enfin que l’enveloppe nationale destinée aux plannings familiaux sera actualisée dans les prochaines années si nécessaire.

Une actualisation vraiment très rapide : contre toute attente ce mardi soir, le planning familial du Rhône apprenait que l’État  allait finalement lui accorder une rallonge, 20 000 € en plus pour cette année.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.