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Avec le Covid-19, les courses en drive ont explosé, y compris pour les clients sans voiture

La crise du Covid-19 a conduit les Français à changer leur manière de vivre et de consommer. Ils sont par exemple de plus en plus nombreux à faire leurs courses en drive : le chiffre d'affaire du secteur a bondi de 43% en un an.

Article rédigé par Sophie Auvigne - édité par Cyrille Ardaud
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un service "drive piéton", à Paris. (ONLY FRANCE VIA AFP)

"J'ai commencé à utiliser ce type de service au printemps dernier. Pendant le premier confinement, nous faisions nos courses dans les supermarchés, et juste après on s'est dit 'pourquoi pas tenter le drive ?'" À une heure du début du couvre-feu, la file d'attente s'allonge sur le trottoir du boulevard Saint-Michel, devant l'un des premiers drives piéton de Paris.

Qu'il se fasse à pieds ou en voiture, le drive a connu une progression inédite en 2020 avec la crise du Covid-19. Le chiffre d'affaire de ce type de courses a augmenté de 43% en un an. Car le drive présente quelques avantages, de flexibilité par exemple. C'est ce qu'estime cette cliente : "Là, je sors du travail et je vais directement faire mon drive juste avant 18 heures. Avant, je le faisais le soir, entre 20 heures et 22 heures, ou le week-end."

"On ne voit personne et on ne manipule pas les produits"

Le drive a aussi un aspect rassurant pour les clients en cette période de crise sanitaire. C'est en tout cas ce qu'estime Emilie Mayère, directrice des études à l'institut IRI : "Le drive, c'est vraiment la logique des gestes barrières. On ne voit personne et on ne manipule pas les produits. C'est vraiment une bonne solution pour les Français dont une bonne partie a encore peur de faire ses courses."

Résultat, durant le premier confinement, les sites internet de la grande distribution ont saturé face à la ruée des clients. Le groupe Leclerc a annoncé avoir atteint en 2020, le chiffre d'affaire espéré pour 2024 sur ses activités drive. Même constat pour Casino dont le chiffre d'affaire a bondi de 50%. Cédric Osternaud est le directeur e-commerce de Casino : "La crise sanitaire a a été un boost pour nous. Une nouvelle clientèle est arrivée, une population plus âgée. Durant toute l'année 2020 nous avons du faire preuve d'une grande capacité d'adaptation."

"Nous étions beaucoup sur l'alimentaire et aujourd'hui, on constate que nos clients sont en demande de bio et de produits non-alimentaires. Désormais, les consommateurs veulent pouvoir faire leurs courses de façon complète sur le e-commerce."

Cédric Osternaud, directeur e-commerce de Casino

à franceinfo

Un constat qui ne surprend pas vraiment Emilie Mayère, de l'institut IRI. La France est championne du drive : "C'est une invention française qui date d'une vingtaine d'années. Dans les pays anglo-saxons c'est plutôt la livraison qui a le vent en poupe, mais les Français rechignent à payer la livraison, et préfèrent aller chercher leurs courses !" Mais jusqu'à maintenant, le vrai champion reste le magasin physique, avec chariots et caisses. En France, 92% des courses se font dans les supermarchés et hypermarchés.

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