Camaïeu baisse définitivement le rideau : "La fin d'une grande histoire" pour les "camaïettes" de Vendôme
38 ans après sa création, Camaïeu, l'entreprise de prêt-à-porter, disparaît officiellement samedi 1er octobre. Les 514 magasins en France baissent le rideau après la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce de Lille mercredi.
Camaïeu existe depuis 28 ans à Vendôme (Loir-et-Cher), 16 000 habitants. C'est l'un des magasins phare du centre-ville, situé dans la petite rue commerçante, à deux pas de la mairie. Nadège, derrière sa caisse salariée depuis 24 ans, est bouleversée : "C'est avec tristesse qu'on encaisse ces dernières clientes, qui sont là depuis des années. J'ai l'impression d'être en deuil aujourd'hui chez Camaïeu à Vendôme et mes clientes vont beaucoup me manquer."
>> Camaïeu placée en liquidation judiciaire
Sa voix se brise, les larmes lui montent aux yeux. Mais Nadège tente de garder le sourire face aux très nombreuses clientes venues ce samedi. Une quarantaine ont même attendu l'ouverture ce matin, et toutes ont un petit mot d'affection au moment de payer. "C'est malheureux, réagit cette habituée du magasin. On ne passait pas par la rue piétonne sans venir faire un tour à Camaïeu. On les connaît les filles, en plus. Depuis le temps ! Je penserai à elles à chaque fois qu'on mettra un vêtement !"
Le stock est bradé à -50%
Les mannequins dans la vitrine sont démontés pour récupérer les vêtements, les étagères se vident très rapidement : tout est à -50%. Les cintres sont même donnés : il suffit de les prendre dans un carton déposé à l'entrée. La responsable, Carine, n'arrive pas à cacher son émotion : "Voir le magasin comme ça, cela fait mal parce qu'il se vide de façon moche. C'est pas les soldes, c'est la fin d'une grande histoire."
Les représentants des salariés au niveau national espèrent des reclassements. Mais les quatre vendeuses du magasin veulent d'abord accuser le coup avant de penser à l'après-licenciements : "Je crois qu'on a besoin de repos moral, on verra plus tard. C'est trop tôt pour pour envisager quoi que ce soit. On est encore sous le coup d'une émotion très forte." Mais toutes ont déjà reçu des propositions d'emplois avec des enseignes qui donnent la priorité aux "camaïettes", le nom qu'elles se donnaient.
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