Crise financiĂšre : le rĂŽle des agences de notation
Trois agences de notation dans le monde se partagent la lourde tĂąche dâestimer le risque de crĂ©dit des entreprises, banques et Etats : Fitch, Moodyâs et Standard & Poor's. Dans le cas du Portugal câest Standard & Poor's qui a annoncĂ© la dĂ©gradation de sa note, pays Ă©galement confrontĂ© Ă des dĂ©ficits publics colossaux et considĂ©rĂ© par les marchĂ©s comme le prochain pays risquant une crise de confiance, Ă l'instar de la GrĂšce.
Payer pour ĂȘtre notĂ©. DĂ©finition de la notation selon Standard & Poor's : "la notation est lâĂ©valuation par une agence spĂ©cialisĂ©e du risque de non-remboursement en temps et en heure dâun emprunt Ă©mis sur le marchĂ©. Par extension, la notation est une opinion indĂ©pendante, objective, transparente et rĂ©guliĂšrement mise Ă jour, sur la solvabilitĂ© dâun Ă©metteur". En français facile : entreprises, banques, ou collectivitĂ©s dĂ©sireuses dâemprunter, paient les agences de notation pour obtenir des notes qui rassureront, ou pas, les investisseurs.
Leur rĂŽle sâest accru au fil des annĂ©es et avec la complexification des marchĂ©s financiers. Et les agences notent dĂ©sormais Ă©galement des Etats souverains. Chez Standard & Poor's, plus dâune centaine dâEtats sont Ă©tudiĂ©s. "Performance de lâĂ©conomie, perspectives de croissance, performance budgĂ©taire et financiĂšre, politique fiscale et monĂ©taire, endettement, balance des paiements", sont passĂ©s au crible rĂ©guliĂšrement.
Depuis dix ans, la mĂ©thodologie fait grincer des dents sur les marchĂ©s financiers. Les agences ne demandent aucune rĂ©tribution aux Etats qu'elles notent. Les rĂ©sultats suffisent Ă leur assurer de la publicitĂ©. Une libertĂ© qui explique quâelles ne prennent pas de gants pour infliger des mauvaises notes. En revanche, les notations des banques ou entreprises sont payĂ©es⊠par les emprunteurs eux-mĂȘmes. DâoĂč de potentiels conflits dâintĂ©rĂȘts.
_ DĂ©jĂ au moment de lâĂ©clatement de la bulle internet en 2000, on avait reprochĂ© aux agences des notes irrĂ©alistes et leur manque de rĂ©activitĂ©. Avec la crise des "subprimes" ces mĂȘmes notes sont pointĂ©es du doigt. De nombreux titres adossĂ©s Ă des crĂ©dits hypothĂ©caires Ă risques, avaient pourtant bĂ©nĂ©ficiĂ© de notes Ă©logieuses de la part des agences.
Caroline Caldier avec agences
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