Appel à bloquer Rungis : "Il ne faut pas se tromper de cible, ça ne va pas rendre service à la filière", met en garde le syndicat des grossistes en fruits et légumes
"Je comprends leur colère mais je ne pense pas que ce soit la bonne formule parce que ce n'est pas à Rungis que le problème va se régler, c'est plutôt au niveau des pouvoirs publics, de la France et de l'Europe", défend samedi 27 janvier sur franceinfo Jérôme Desmettre, président du Syndicat des grossistes en fruits et légumes au marché de Rungis dans le Val-de-Marne. Les agriculteurs de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne et "d'autres groupements" envisagent un "blocus de Paris" lundi. Le marché de Rungis est notamment ciblé par ce mouvement.
Ce syndicat agricole dénonce "des produits multiples venant d'ailleurs" d'autant que "ce qui vient de l'extérieur ne répond pas à nos normes environnementales et sanitaires". "À Rungis nous travaillons avec des producteurs et principalement des producteurs français, répond Jérôme Desmettre. Quand nous devons importer des produits c'est parce que ça n'est pas produit en France", comme pour "les oranges, les clémentines, les pamplemousses, les avocats, les mangues etc… ", donc, "forcément les habitudes alimentaires font qu'il y a un certain nombre de produits qui viennent de l'extérieur".
"À Rungis, il y a une approche environnementale remarquable et des produits contrôlés. Je comprends qu'ils veulent essayer de bloquer Paris parce que les décisions se prennent à Paris, mais le choix de Rungis n'est pas le bon, car bloquer Rungis c'est bloquer la distribution des fruits et légumes notamment ceux qui viennent de France."
Jérôme Desmettre, président du Syndicat des grossistes en fruits et légumes au marché de Rungisà franceinfo
"Le ventre de Paris c'est Rungis, 60% des produits passent par Rungis, ça fait 34 ans que je travaille à Rungis et je n'ai jamais vu le marché bloqué, les pouvoirs publics ont toujours été attentifs", poursuit Jérôme Desmettre. "On a un peu de stocks on ne peut pas tenir très longtemps. J'espère que les pouvoirs publics vont trouver une solution pour nos amis agriculteurs partout en France avec lesquels nous sommes solidaires, on est de leur côté. Rungis c'est un symbole", cependant "il ne faut pas se tromper de cible ça ne va pas rendre service à la filière", dénonce Jérôme Desmettre.
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