Après la mobilisation des agriculteurs, l'Etat redoute des "vagues de suicides" et appelle à la vigilance
Les services de l’État redoutent de nouvelles "vagues de suicides" chez les agriculteurs, selon une note de vigilance envoyée par le gouvernement la semaine dernière aux préfectures et que France Culture a pu consulter, confirmant une information de Mediapart.
"Il ne paraît pas excessif de redouter pour les mois à venir des vagues de suicides, à la suite d’espoirs déçus ou de présentations misérabilistes de la profession dans lesquels beaucoup d'agriculteurs ne se reconnaissent pas", peut-on lire dans cette note rédigée par le coordinateur national interministériel du plan de prévention du mal-être en agriculture, Olivier Damaisin et adressée notamment aux agences régionales de santé et aux préfets. Cette note intervient après la mobilisation des agriculteurs en janvier dernier partout en France et les annonces du gouvernement pour répondre à leurs revendications.
"Des appels au secours inquiétants"
"De nombreuses situations restent sans solution immédiate, malgré les mesures prévues par le gouvernement", poursuit Olivier Damaisin qui le sait : "L'actualité reste toujours particulièrement tendue dans le milieu agricole". Il ajoute que : "Tous les jours, les services de la présidence de la République, ceux du Premier ministre et du ministre de l'Agriculture reçoivent des appels au secours inquiétants, liés notamment au retour sur les exploitations, entre solitude retrouvée, désespoir et violences".
Pour le coordinateur, ces situations individuelles "restent très variées quant à leurs causes et aux difficultés exprimées mais qui sont toutes révélatrices de grandes fragilités d'un point de vue de la santé mentale des personnes concernées". Il appelle donc les représentants de l'Etat à "s'assurer du caractère opérationnel des dispositifs de prévention et d'accompagnement en place".
Parmi ces dispositifs, la note évoque les "Sentinelles en agriculture". Ce réseau de prévention a été mis en place fin 2022 sur l'ensemble du territoire. Il est destiné à venir en aide aux personnes en grande détresse psychique. La note souligne que "si l'objectif global des 5 000 sentinelles est atteint au niveau national, de nombreuses disparités départementales demeurent". L'objectif est donc, selon le coordinateur, de "renforcer partout l'adéquation entre les sentinelles présentes et les risques identifiés dans la population ciblée".
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