Colère des agriculteurs : "La FNSEA a été en cogestion de ce modèle agricole qui est fou", pointe l'écologiste Marie Toussaint

"La FNSEA a été en cogestion, dans la codécision de ce modèle agricole qui est fou", a fustigé jeudi 25 janvier sur franceinfo la tête de liste des Écologistes aux européennes, Marie Toussaint, alors que les agriculteurs multiplient ces derniers jours les actions dans toute la France. Le premier syndicat agricole, a réclamé mercredi soir au gouvernement des "réponses immédiates sur la rémunération", dont une aide d'urgence aux "secteurs les plus en crise", et, à plus long terme, la mise en œuvre d'un "chantier de réduction des normes".

Mais pour l'eurodéputée Les Écologistes, le mouvement des agriculteurs "vient du terrain" et "les organisations syndicales essayent de s'en saisir et de poser des revendications sur la table". Des revendications qui "ne correspondent pas nécessairement à ce que souhaitent les personnes qui ont porté cette mobilisation", selon Marie Toussaint. Critiquant de front le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qu'elle qualifie de "businessman qui fait en réalité des biocarburants", la députée européenne comprend les revendications des agriculteurs et accuse les règles de libre-échange et la politique agricole commune.

Le problème est avant tout "économique et social"

"Il faut la fin des accords de libre-échange", a-t-elle répété, alors que le patron de la FNSEA indiquait lui, mercredi sur franceinfo, préférer davantage de "réciprocité" pour "pouvoir continuer à commercer". "Nous, Les Écologistes, nous sommes contre les accords de libre-échange. Mais il [Arnaud Rousseau] importe du poulet de mauvaise qualité d'Amérique latine", a-t-elle poursuivi.

"Le problème, c'est le modèle économique avec le libre-échange qui vient introduire de la concurrence déloyale."

Marie Toussaint, eurodéputée Les Écologistes

sur franceinfo

Sur l'environnement, la FNSEA demande à la fois l'arrêt des "surtranspositions", c'est-à-dire des applications plus étendues que prévu en France de règlements européens, mais aussi de supprimer des mesures existantes. Pour la tête de liste des Écologistes aux élections européennes, "le problème, ce n'est pas les lois écologistes qui protègent" mais "le problème" est avant tout "économique et social". Les agriculteurs "nous disent : 'nous ne pouvons pas mener cette transition si nous avons des difficultés financières qui sont si importantes", a-t-elle souligné. "Les agriculteurs sont les premiers amoureux de leurs terres. Ils aiment avoir des terres qui sont fertiles, où il y a de l'eau, où il y a des haies, où il y a de la biodiversité", a-t-elle défendu. "Répondons à la question de la sécurité économique et sociale et nous serons en capacité de faire la transition" écologique, a-t-elle appuyé.