Colère des agriculteurs : quelles sont les revendications des syndicats adressées au gouvernement ?
Ils exhortent le gouvernement à prendre en compte "l'intégralité" de leurs doléances. Pour sortir de la crise, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont adressé mercredi 24 janvier une liste d'une centaine de revendications au gouvernement, selon les informations de franceinfo. Ces demandes ont été regroupéees en 24 points.
"Ce n'est pas une base de négociations, c'est une demande complète dans laquelle il n'est pas question qu'on fasse ses courses", a prévenu Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. Franceinfo liste leurs principales demandes, dont le coût est estimé par la FNSEA à "plusieurs centaines de millions d'euros".
Une hausse de la rémunération
Au-delà des demandes déjà connues, comme le "refus clair" des accords de libre-échange, ces deux syndicats agricoles exigent des "réponses immédiates sur la rémunération" dont une aide d'urgence aux "secteurs les plus en crise : viticulture et agriculture biologique". Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, avait déjà demandé en avril 2023, juste après son arrivée à la tête du syndicat, une aide d'urgence de "50 à 100 millions d'euros" pour aider les producteurs bio. Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau avait annoncé le mois suivant une "enveloppe de crise" de 60 millions d'euros accompagnée de mesures pour stimuler la demande.
Les deux syndicats agricoles souhaitent également un engagement pour "assurer un respect absolu des lois Egalim" de 2018 et 2021 sur le partage de la valeur entre acteurs de la chaîne alimentaire française, via "des contrôles renforcés sur tout le territoire". Ils exigent en outre le "paiement de toutes les aides PAC (politique agricole commune européenne) immédiatement quelles que soient les raisons du non-paiement", ainsi que "le paiement dans les plus brefs délais de l'ensemble des indemnisations sanitaires et climatiques (...) dues par l'Etat" et leur défiscalisation.
Une compensation pour le GNR
Tandis que la hausse prévue de la taxation du gazole non routier (GNR), carburant utilisé dans les tracteurs, a été l'un des facteurs déclencheurs de la colère du monde agricole, les syndicats veulent "garantir la compensation intégrale pour tous (...) via la mise en place immédiate du crédit d'impôt et l'intégration dans le prix payé du montant actuellement remboursé", selon le document transmis au gouvernement.
La fin de la défiscalisation du GNR pour les agriculteurs et les entreprises du BTP correspond à une volonté de l'exécutif d'augmenter les recettes fiscales en lien avec l'écologie "pour faire basculer notre fiscalité brune, qui incite à consommer des énergies fossiles, vers une fiscalité qui valorise les investissements verts", avait souligné Bruno Le Maire en septembre.
Un allègement des normes
A plus long terme, les syndicats réclament la mise en œuvre d'un "chantier de réduction des normes", notamment environnementales. Sur ces dernières, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ne demandent plus seulement l'arrêt des "surtranspositions", soit des applications plus étendues que prévu de règlements européens, mais aussi de supprimer des mesures existantes.
Dans le viseur : des règles relatives à l'utilisation des phytosanitaires et aux prélèvements d'eau, ainsi que l'Office français de la biodiversité. "Ce qu'on demande, c'est que la France revienne en arrière sur toutes les règles qui ne sont pas les mêmes règles qu'au niveau européen. Vous ne pourrez jamais faire aimer l'Europe aux agriculteurs si vous faites des règles qui les pénalisent face à d'autres agriculteurs", a ainsi plaidé Arnaud Gaillot, le président des Jeunes Agriculteurs.
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