Colère des agriculteurs : les éleveurs de chèvres attendent "un vrai plan de souveraineté de l'élevage", plaide leur fédération
La Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec) attend "un vrai plan de souveraineté de l'élevage", a demandé, lundi 19 février, sur franceinfo Sylvain Boiron, éleveur de chèvres laitières dans le Loir-et-Cher, secrétaire général de la Fnec, alors que des agriculteurs ont manifesté dans le centre de Marseille, réclamant des réponses du gouvernement à leurs revendications, à quatre jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris.
Après les blocages des agriculteurs des dernières semaines, "on a vu la déclaration d'amour. On attend les preuves désormais", estime Sylvain Boiron. "On bosse comme des dingues. Ce qu'on demande, c'est juste une rémunération qui tienne la route, avec des prix qui sont construits, qui viennent de nos coûts de production. Quand ça nous coûte tant pour faire du lait de chèvre, le lait de chèvre doit être payé tant. Ce n'est pas hyper compliqué."
Depuis un mois et la levée des barrages, "on voit plein de réunions dans les préfectures, pour simplifier les choses", constate Sylvain Boiron. Mais il attend "des grandes annonces nationales". Il témoigne notamment de la loi "sur l'anti-gaspillage et l'économie circulaire" à laquelle sont confrontés les éleveurs de chèvres.
"Simplifions la vie des paysans"
"On impose les mêmes réglementations sur les emballages au producteur fermier qui a 60 chèvres, qui vend son fromage dans un papier sulfurisé au marché, que Coca-Cola." Il énumère l'obligation de "logos" ou les "taxes à des éco-organismes". "Stop", lance Sylvain Boiron. "Mettons ça dans les mains des fabricants d'emballages. Simplifions la vie des paysans. On a vraiment besoin d'avoir un vrai choc de simplification et un vrai plan de souveraineté."
Le représentant des éleveurs de chèvres demande que "la loi Egalim soit appliquée et soit renforcée". Il plaide que "pour la construction des prix" pour les éleveurs ne soit pas pris en compte seulement "nos coûts de production" mais également "la modernisation de nos outils, de nos fermes". "Si on veut rendre nos métiers attractifs, il faut qu'ils soient moins pénibles. Et être moins pénibles, cela passe par de l'achat de matériels, qui ne sont pas pris en compte forcément dans nos coûts de production."
Les éleveurs ne pourront "pas répondre aux injonctions légitimes des citoyens sur le bien-être animal, sur l'environnement, s'il n'y a pas une rémunération derrière", ajoute Sylvain Boiron. "Produire mieux ou encore mieux, ça coûte un peu plus cher. Il n'y a pas de secret."
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