: Reportage "Il faut qu'on bloque tout ça" : Christian, éleveur dans le Lot-et-Garonne, se prépare pour faire le "siège de Paris"
Le tracteur est opérationnel, prêt à affronter l’autoroute et un pays à traverser à 40 km/h de moyenne. Christian vérifie "les niveaux de l'huile et les pressions de pneus et on part à Paris." Cet éleveur de Verteuil-d'Agenais se prépare pour un grand voyage vers la capitale.
La FNSEA et Jeunes Agriculteurs l’ont promis, "le siège de Paris " démarre lundi 29 janvier. Déçue par les annonces de Gabriel Attal vendredi, une partie du monde agricole continue à se mobiliser en bloquant les voies d’accès à la capitale. Dans le Sud-Ouest, la Coordination Rurale, deuxième syndicat du secteur, mène aussi la fronde, notamment dans le Lot-et-Garonne où est située l'exploitation de Christian.
"Le but est d'aller à Rungis"
Cet éleveur de 63 ans est aussi producteur de semences de betteraves et de céréales. Il est "à la retraite depuis le 1er janvier mais va peut-être garder le rythme un an de plus". Toute une vie d’agriculteur avec au final 1 000 euros de retraite. Il va transmettre l’exploitation à ses enfants et son fils d’ailleurs va gérer la ferme pendant que lui sera la route. "Et en Avant Guingamp ! On sait que nous, on en a pour 20 heures" de voyage, estime Christian. "Le but est d'aller à Rungis parce que c'est là que démarre toute la France au niveau bouffe. Et il faut qu'on bloque tout ça", poursuit l'éleveur
L'éleveur est toujours en colère, n'est pas convaincu par les annonces du Premier ministre : "On a pris beaucoup de pommade, il nous a écœurés". Christian subit de plein fouet l'inflation notamment de l'énergie : "Avec le gaz, on a pris 35% d'augmentation. Alors on nous compense mais c'est une misère, on n'y arrive pas." À Paris, un comité d’accueil les attend, les forces de l’ordre ont été déployés pour empêcher les blocages. Mais pour Christian, "si eux, ils nous chargent, je ne vous dis pas ce que ça peut faire".
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