L'Italie maintient son budget malgré les critiques de l'Union européenne mais promet de contenir sa dette
La Commission a mis en garde le pays contre son projet de budget qui ne respecte pas les règles européennes.
"Des décisions difficiles mais nécessaires." La coalition populiste italienne formée par la Ligue et le Mouvement 5 étoiles a annoncé lundi 22 octobre qu'elle maintenait inchangées ses prévisions de budget. Le gouvernement italien s'est en revanche engagé à respecter à la lettre les objectifs qu'il s'est fixés, sans creuser davantage le déficit ou la dette.
"Le chiffre de 2,4% [de déficit public en 2019] pour nous est un plafond que nous nous sommes solennellement engagés à respecter (...). Il est possible que nous ne l'atteignions pas, mais il est certain que nous ne le dépasserons pas", a affirmé le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, lors d'une conférence de presse. Il a précisé que Rome ne comptait pas augmenter encore le déficit budgétaire sur la période 2020-2021.
Des prévisions de croissance jugées trop optimistes
La coalition entend mettre en œuvre ses promesses électorales (départ en retraite facilité, revenu de citoyenneté...) et donner ainsi un coup de fouet à la croissance à travers la demande et les investissements. Mais l'Italie fait déjà face à une dette de 2 300 milliards d'euros, qui représente 131% de son PIB. Pour ne rien arranger, les prévisions de croissance sur lesquelles le gouvernement fonde son budget sont jugées beaucoup trop optimistes : 1,5% en 2019 contre 1% prévu par la plupart des observateurs, dont le FMI.
Le 18 octobre, la Commission européenne avait remis une lettre au ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, affirmant que ce projet de budget enfreignait de manière particulièrement grave les règles européennes en matière budgétaire. Selon une porte-parole de la Commission, l'exécutif européen prendra une décision le 23 octobre concernant les prochaines étapes du processus d'évaluation de projet de budget italien.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.