La Commission européenne annonce la création d'un fonds pour mobiliser 315 milliards d'euros d'investissements
Annoncé mercredi matin par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, il prévoit de lever 315 milliards d'euros sur trois ans. Objectif : financer des secteurs stratégiques et relancer la croissance et l'emploi.
La sortie de crise peine n'est toujours pas en vue en Europe et Bruxelles a décidé de mettre la main à la pâte. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, annonce, mercredi 26 novembre à Strasbourg, un grand plan d'investissement aux mécanismes complexes, pour ne pas plomber la dette des pays membres.
Afin de relancer les investissements, inférieurs de 15% au deuxième trimestre 2014 par rapport au niveau de 2007, mais aussi la croissance et l'emploi, il prévoit de lever 315 milliards d'euros d'investissements sur trois ans pour financer des secteurs stratégiques. Décryptage.
Un objectif : 1 million d'emplois
Actuellement, le niveau des investissements est inférieur de 430 milliards d'euros à celui de la période qui précédait la crise. Et "pour investir au même rythme que les Etats-Unis, l'Europe aurait dû dépenser 540 milliards d'euros de plus en 2012 et 2013", notent Les Echos. Par ailleurs, même s'il y a suffisamment de liquidités disponibles, à des taux d'intérêts bas, elles n'irriguent pas l'économie réelle avec assez de rapidité et d'efficacité.
Avec cette relance équivalente à 2 % du PIB de l'Union, Juncker espère la création de plus d'un million d'emplois.
Une méthode et des fonds
Pour ne rien coûter aux Etats, ce plan est basé sur une série d'effets de leviers. Un nouveau Fonds, baptisé Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), doit servir à financer des projets dont le profil de risque est supérieur à celui de ceux que soutient traditionnellement la Banque européenne d'investissement (BEI), le bras financier de l'UE.
Le Fonds sera doté de 21 milliards d'euros provenant de deux sources : 5 milliards de la BEI et 16 milliards du budget de l'UE, sous forme de garantie. Au sein de cette garantie, 8 milliards d'euros, soit 50%, correspondront à des ressources existantes et encore non affectées : 3,3 milliards du mécanisme pour l'Interconnexion en Europe, 2,7 milliards du programme Horizon 2020 et 2 milliards de marges budgétaires.
A partir de ces 21 milliards d'euros qui serviront de garantie, l'objectif est d'attirer des investisseurs privés. Au total, la Commission européenne espère lever 315 milliards d'euros en trois ans, comme l'explique Le Figaro avec cette infographie. D'autres financements pourront s'y ajouter, notamment si les Etats décident de mettre au pot, sachant que leur contribution ne sera pas comptabilisée dans leur dette.
Des bénéficiaires désignés
Les projets qui peinent à être financés par les banques traditionnelles seront choisis parmi des listes sélectionnées par les Etats de l'UE. Un groupe d'experts issus de la Commission et de la Banque européenne d'investissement choisira en fonction de leur valeur ajoutée européenne, de leur viabilité et de leur valeur économique, et aussi de la possibilité qu'ils puissent débuter d'ici à 2017.
Côté secteur, les infrastructures stratégiques, comme le numérique et l'énergie, mais aussi les transports, de même que l'éducation, la recherche et l'innovation seront privilégiés. Une partie du dispositif, soit 75 milliards d'euros, doit être consacrée aux PME et aux entreprises à moyenne capitalisation, qui rencontrent davantage de problème que les multinationales pour obtenir des financements sur les marchés.
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