Croissance, emploi : l'Insee table sur une poursuite de l'embellie au premier semestre 2017
L'Insee publie jeudi ses prévisions de croissance actualisées pour le premier semestre 2017. L'embellie semble se confirmer, mais la hausse du pouvoir d'achat des ménages devrait connaître un ralentissement.
L'année 2016 s'était terminée sur une bonne note... et l'embellie devrait se poursuivre, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui publie jeudi 16 mars sa note de conjoncture. Après une croissance de 0,4% au quatrième trimestre 2016 et de 1,1% sur l'ensemble de l'année écoulée, l'Insee table sur une croissance de 0,3% au premier trimestre 2017 et de 0,5% au deuxième trimestre.
La hausse du pouvoir d'achat ralentit
Cette hausse devrait avoir un effet positif sur le front du chômage. "Dans nos prévisions, nous attendons 90 000 créations d'emploi sur le premier semestre, après déjà 210 000 créations d'emploi sur l'ensemble de l'année 2016, explique Vladimir Passeron, chef du département conjoncture à l'Insee. Ces créations devraient être suffisantes pour que le chômage baisse un peu."
On s'attend à une baisse du chômage de 0,2 point sur l'ensemble du premier semestre 2017.
Vladimir Passeron, chef du département conjoncture à l'Inseeà franceinfo
Seule ombre au tableau des prévisions de l'Insee, la hausse du pouvoir d'achat des ménages ralentit. Lui qui avait augmenté de près de 2% en 2016 n'augmentera que de 0,4% au premier semestre 2017. La cause ? La hausse des cours du pétrole a engendré un retour de l'inflation, qui s'est établie à 1,2% en février, soit un point de plus qu'à l'été 2016.
Une "bulle de confiance" pré-électorale ?
Plus étonnant, l'Insee souligne que les périodes pré-électorales ont généralement un effet favorable sur la confiance des ménages. Depuis 1987, l'Institut interroge les Français sur leur situation personnelle, leurs finances, l'envie de faire ou non des achats importants, ainsi que sur leur perception du niveau de vie en France, le chômage ou encore l'évolution des prix. Fort de cette expérience, il a constaté, en période d'élections et pendant quatre à cinq mois, la formation de ce que Vladimir Passeron appelle une "bulle de confiance". "Il y a une élévation de la confiance des ménages, qui concerne moins leur situation personnelle que les perspectives générales économiques du pays, notamment autour du chômage" ajoute-t-il.
Y aura-t-il une "bulle de confiance" autour de l'élection présidentielle à venir ? Prudent, l'Insee ne fait pas de pronostic et souligne qu'en France ce phénomène n'a pas d'effet concret sur les dépenses de consommation. Cette même bouffée d'optimisme, touchant à la fois les ménages et les entreprises, a été observée fin 2016 aux États-Unis, lors de l'élection à la présidence américaine de Donald Trump.
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