Budget : le Haut conseil des finances publiques regrette un effort de désendettement insuffisant
L'institution constate "un surcroît de dépenses" et des "mesures de baisse des prélèvements obligatoires" dans le projet de budget rectificatif pour 2021 et le projet de budget pour 2022.
Un "surcroît de dépenses" dans le budget de la France. Le Haut conseil des finances publiques (HCFP) regrette que les recettes supplémentaires engrangées par l'Etat grâce à la meilleure croissance économique ne soient pas davantage consacrées à la réduction de la dette, selon un avis publié mercredi 3 novembre.
"Le Haut Conseil constate que, contrairement à ce qu'il préconisait dans son avis du 17 septembre 2021, le surcroît de recettes attendu n'est pas consacré au désendettement, mais qu'il est, au contraire, plus que compensé par un surcroît de dépenses ou de mesures de baisse des prélèvements obligatoires", indique-t-il dans cet avis relatif au projet de budget rectificatif pour 2021 et aux révisions du projet de budget pour 2022.
Dix milliards d'euros de dépenses supplémentaires
Le projet de budget rectificatif pour 2021 est présenté ce mercredi en conseil des ministres et le projet de budget 2022 est en cours d'examen au Parlement, mais le gouvernement y a introduit d'importants changements, l'ayant poussé à consulter de nouveau, à sa demande, le HCFP, instance indépendante chargée d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires. Lors de sa première saisine, le HCFP avait ainsi regretté un texte "incomplet", estimant ne pas pouvoir rendre un avis sur les prévisions de déficit public.
Depuis, l'exécutif a notamment annoncé 10,2 milliards d'euros de dépenses supplémentaires en 2022, en particulier pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages face à la hausse des prix de l'énergie, qui s'ajoutent à celles qui entreront en vigueur dès 2021. A cela s'ajoutent le plan d'investissement France 2030, avec une première enveloppe de 3,5 milliards d'euros budgétée pour 2022 (dont 2,8 milliards de subventions qui pèseront sur le déficit public), ou encore 550 millions d'euros pour financer le contrat d'engagement pour les jeunes.
Conséquence : si le repli du ratio de dette publique pour 2022 est "plus fort que prévu", la dette devant passer de 115,3% en 2021 à 113,5% en 2022 (contre 116% dans la précédente prévision), "cela ne résulte toutefois pas d'une réduction du déficit public mais d'opérations de gestion de trésorerie de l'Etat", juge le HCFP.
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