Des "repreneurs sérieux" sont en lice pour sauver le constructeur et équipementier automobile Heuliez
"Il y a des repreneurs sérieux", a assuré dimanche le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, estimant qu'Heuliez avait "bien sûr (...) un avenir".
L'équipementier automobile, qui s'était déclaré en cessation de paiement mardi, a été placé vendredi en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois.
La société Heuliez, qui emploie 600 personnes à Cerizay (Deux-Sèvres), dispose de deux mois pour trouver un repreneur capable de la sauver. "Deux d'entre eux ont décidé de se révéler eux-mêmes", a précisé le ministre, citant le groupe familial français Baelen Gaillard Industrie (BGI) et l'entreprise malaisienne Delamore and Owl Group Companies.
"Il y a d'autres dossiers qui n'ont pas décidé de se révéler eux-mêmes, ce n'est pas à moi qu'il appartient de le faire", a-t-il toutefois précisé.
Selon Christian Estrosi, "il appartiendra au tribunal de commerce (...) de rendre un arbitrage". "S'il estime qu'un de ces dossiers est un dossier solide (...), le gouvernement est prêt à accompagner le choix qui sera fait (...) en mobilisant notamment le Fonds stratégique d'investissement (FSI) au capital", a affirmé Christian Estrosi. La Région Poitou-Charentes, dirigée par la socialiste Ségolère Royal, s'est égallement dit prête à aider financièrement l'équipementier.
Selon les syndicats, trois ou quatre candidats seraient sur les rangs pour la reprise, dont le groupe financier anglo-malaisien Delamore and Owl (D&O) qui a fait une offre de reprise globale de 25 millions d'euros, et un groupe d'investisseurs franco-allemands.
L'homme d'affaires turc Alphan Manas a confirmé dimanche qu'il ne présenterait pas de nouvelle offre de reprise. Candidat privilégié par le ministère de l'Industrie il y a quelques semaines, Alphan Manas assure avoir fait "tout (son) possible pour sauver cette
entreprise et y investir". Mais il estime que le succès de la voiture électrique "Mia" que doit construire Heuliez nécessitait une "injection d'argent liquide" supérieure aux prévisions.
Un fonds d'investissement américain aurait également présenté une offre.
Un an d'espoirs déçus
L'entreprise, basée à Cerisay (Deux-Sèvres), a déjà connu un premier redressement judiciaire en avril 2009, avant d'en sortir en raison d'un projet de reprise par le groupe Bernard Krief Consulting (BKC), désigné par le tribunal de commerce.Mais malgré ces promesses, ce dernier n'a jamais apporté l'argent annoncé.
En dépit d'un plan social avec 400 licenciements en juillet, la situation financière ne s'est pas améliorée.Or il y a urgence. L'entreprise qui emploie aujourd'hui 600 personnes, disposerait devant elle de seulement deux mois de trésorerie , selon des sources syndicales.
L'avenir d'Heuliez dépend pour l'essentiel du développement de la Mia, un véhicule électrique présenté au dernier salon de Genève.
"Il y a des repreneurs pour sortir l'entreprise par le haut avec tout le personnel. C'est jouable", a indiqué mercredi Emilio Gallucio, l'un des deux PDG de l'entreprise, à l'issue de l'audience au tribunal.
L'Etat a promis 10 millions d'euros via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et la région Poitou-Charentes s'est engagée à hauteur de cinq millions d'euros dans le cadre d'un pacte d'actionnaires.
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