Reportage Seine-Saint-Denis : "Il y a un gros potentiel pour faire des choses dans les affaires", assure l'acteur Forest Whitaker lors de l'inauguration d'un centre de formation

Un acteur oscarisé à Aubervilliers. L'acteur américain Forest Whitaker, qui s'est vu décerner la fameuse statuette pour son rôle d'Idi Amin Dada, dans Le dernier roi d'Écosse (2007), était, lundi 15 mai en Seine-Saint-Denis, non pas pour présenter un film, mais pour inaugurer l'antenne française de sa fondation Whitaker Peace & Development Initiative (WPDI).

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Déjà implantée en Afrique, au Mexique et aux États-Unis, elle vise à promouvoir la paix en donnant une chance à celles et ceux qui vivent dans les zones défavorisées. "C'est toujours inspirant de rencontrer nos stagiaires. C'est notre toute première cohorte dans le pays ! D'autres suivront", a promis le comédien dans un message publié sur Twitter. 

L’endroit est modeste, à peine plus de 100 mètres carrés dans un immeuble anonyme, sans une plaque à l’entrée. Mais l’adresse se veut symbolique, à la sortie de la station de métro de la ligne 7, Aubervilliers - Pantin - Quatre Chemins : Forest Whitaker a choisi ce lieu pour l’esprit entrepreneurial de ses habitants. "Ce que j'ai vu d'abord ici, ce sont les gens, seulement les gens, explique l'acteur. J'ai vu qu'il y avait un gros potentiel pour faire des choses dans les affaires, dans le business et c'est devenu la chose la plus importante pour notre organisation en France", a-t-il glissé. 

"200% de mon objectif"

Les formations – de quatre à six heures par semaines – durent entre trois mois et un an. Au programme : création d'entreprise et informatique. Ici, pas de cours magistral. Les formateurs s'adaptent au projet et aux besoins des apprenants. Parmi eux, beaucoup comme Marie n’ont pas encore trouvé leur place dans la société. "Je suis une touche-à-tout : j'ai fait de la communication, j'ai continué dans le commerce, puis, dans la fonction publique territoriale. Et aujourd'hui, j'ai décidé de me lancer à mon compte". Elle vient de créer son auto-entreprise de wedding planner (organisateur de mariage). 

Le projet de Sylvia est plus avancé. Elle s'est d'abord lancée seule dans l'aventure entrepreneuriale pour proposer des confitures à partir de fruits déclassés. "Quand on travaille seule, on ne sait pas trop où aller, on stagne un peu, on est dans sa propre bulle. J'étais fatiguée aussi", confie-t-elle. Cette jeune cheffe d'entreprise estime que l'accompagnement proposé par la fondation WPDI a été bénéfique. Elle a été "aiguillée sur la préparation de la campagne" qui s'est "d'ailleurs très bien passée". "J'ai fini à 200% de mon objectif", se réjouit Sylvia, sous les applaudissements des autres apprenants et formateurs.  

Un programme pour les "battantes"

La fondation propose également le programme "des battantes". Réservé en priorité, mais pas exclusivement aux femmes de la banlieue, il propose une formation supplémentaire sur la gestion de conflit. C'est essentiel, selon Aminata Sidibe, cheffe de projet de la fondation WPDI en France. "On apprend à gérer les émotions, à prévenir les conflits. Cette formation, couplée à une formation en entrepreneuriat et en informatique, permet de créer des leaders de demain". La fondation Whitaker Peace & Development Initiative accompagne et forme gratuitement une soixantaine de créateurs d'entreprise en France.