Amendements à la loi Travail : la CFDT "satisfaite", pas la CGT ni FO
Pour la CGT, "les désaccords se confirment", tandis que pour Force ouvrière, le "texte est en progrès", mais pas suffisamment, ont-ils expliqué à la sortie d'une réunion, mercredi, avec le Premier ministre et la ministre du Travail.
Les amendements à la loi Travail annoncés par le gouvernement ont été diversement accueillis par les syndicats, reçus mercredi 29 juin à Matignon par Myriam El Khomri et Manuel Valls. Sans surprise, la CFDT se satisfait de ces mesures qui visent à renforcer le rôle des branches professionnelles. Pour la CGT, "les désaccords se confirment", tandis que pour Force ouvrière, le "texte est en progrès", mais pas suffisamment.
La CFDT est "satisfaite"
Principal soutien syndical de la réforme de la loi Travail, le CFDT se dit "satisfaite" des amendements présentés par le gouvernement, a déclaré Laurent Berger. "Le cœur du texte n'est pas touché, donc la CFDT est satisfaite", a assuré le secrétaire général du syndicat à sa sortie de Matignon. Cette rencontre a permis d'apporter des "précisions face à un débat hystérisé sur la soi-disant disparition de la branche, alors que ce n'est pas le cas. Ce n'est pas du tout ce qu'il y avait dans ce texte", poursuit-il, dont la centrale a inspiré l'un des amendements annoncés.
"Il y avait besoin – parce que certains disaient que la branche n'avait plus de rôle – de précisions sur le fait que la branche demeure un échelon important du droit du travail en France", a-t-il expliqué.
"Dans les cas où la loi ne prévoit pas la primauté de l'accord d'entreprise", c'est-à-dire tout ce qui ne relève pas de l'article 2 (temps de travail) très contesté, "nous souhaitons qu'au sein de chaque branche, employeurs et syndicats négocient pour définir les thèmes sur lesquels un accord d'entreprise ne pourra pas déroger à l'accord de branche", explique Myriam El Khomri dans une interview au Monde.
"Un progrès pas suffisant" pour FO
"Il y a un point qui évolue, c'est sur la branche", reconnaît Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière. Verdict du syndicat sur les propositions du gouvernement : "C'est en progrès, mais ce n'est pas suffisant" pour "une sortie par le haut", a-t-il déclaré avant sa rencontre avec le Premier ministre Manuel Valls et la ministre du Travail Myriam El Khomri.
"Ce n'est pas la fin du mouvement", a-t-il déclaré à l'issue cette réunion, en déplorant "le blocage du Premier ministre" notamment sur l'article 2 qui cristallise le mécontentement des opposants au texte.
"Les désaccords se confirment", selon la CGT
"Les désaccords se confirment puisque nous n'avons toujours pas les réponses sur le dumping social que va générer la loi", a déclaré le leader de la CGT, Philippe Martinez, après son entretien à Matignon.
"Le Premier ministre et la ministre du Travail refusent de nous répondre sur les accords dérogatoires, a déploré le leader cégétiste. Les petites avancées qu'il y a eu, c'est le fruit de la mobilisation. Mais on est très loin du compte. L'article 13 [que le gouvernement propose de modifier] n'est pas contraignant. Le gouvernement parle à chaque fois de dialogue. Mais quand on entre dans le bureau du Premier ministre il n'y a pas de dialogue, on nous répète toujours la même chose : 'on ne changera rien'."
Résultat : la "journée d'action" prévue mardi 5 juillet est maintenue. Philippe Martinez a précisé que ses modalités seraient définies jeudi en intersyndicale.
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