Six mois de prison avec sursis requis contre le policier qui avait frappé un lycéen
Le procès du fonctionnaire de police qui a fracturé le nez d'un jeune de 15 ans, en marge des manifestations contre la loi Travail au printemps, se tient jeudi après-midi au tribunal correctionnel de Paris.
Ce qu'il faut savoir
Un gardien de la paix de 26 ans est jugé, jeudi 10 novembre, au tribunal correctionnel de Paris. Il comparaît pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique", des faits passibles de trois ans de prison. Son procès, initialement prévu le 14 octobre, avait été reporté. En fin d'après-midi, le procureur de la République a requis six mois de prison avec sursis à son encontre.
"Lève-toi ! Lève-toi !" Les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés le 24 mars près du lycée Henri-Bergson, dans le 19e arrondissement de Paris. Ce jour-là, en pleine vague de manifestations contre la loi Travail, un lycéen de 15 ans est pris à partie par le policier. "Lève-toi ! Lève-toi !", lui lance le gardien de la paix, avant de lui asséner un violent coup de poing au visage. L'adolescent se retrouve au sol, le nez fracturé.
La scène a été filmée. Les poursuites pour violences policières ont été rendues possibles grâce à une vidéo tournée par un témoin à l'aide d'un téléphone portable, et aussitôt diffusée sur les réseaux sociaux. "Ces images sont choquantes et m'ont choqué car elles ne correspondent pas à l'image que l'immense majorité des policiers de France se font de leur mission", avait réagi à l’époque le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
"J'aimerais comprendre pourquoi il a fait ça." Quelques heures avant le début de l’audience, le lycéen a accepté de se confier en exclusivité à franceinfo. Il se dit encore "traumatisé". L'adolescent n’attend "pas grand-chose" de ce procès, seulement de "comprendre pourquoi [le policier] a fait ça". "Après, je passerai à autre chose", dit-il. Son père Guy a du mal à reconnaître son fils. "Il a changé complètement, il a le regard figé parfois. Quand on lui demande, il nous dit que ça va. Mais nous, on voit que ça ne va pas. On a peur qu’il se passe quelque chose après."