Echauffourées, mobilisation en demi-teinte... Ce qu'il faut retenir des défilés du 1er-Mai
Les défilés organisés pour la fête du Travail ont rassemblé quelque 84 000 personnes dans toute la France. A Paris, le rassemblement a été émaillé de heurts jusque tard dans la soirée.
Les manifestations du 1er-Mai n'ont pas échappé aux tensions qui ont émaillé les défilés de ces derniers jours contre la réforme du Code du travail. Tout au long de son parcours, le rassemblement parisien a été accompagné de heurts entre jeunes casseurs et forces de l'ordre. Plus tôt dans la journée, les manifestations en province n'avaient pas provoqué d'incidents particuliers.
Dix-huit personnes ont été interpellées en France, dont deux à Paris, a annoncé le ministre de l'Intérieur. Il fait état de deux blessés : un policier et un manifestant.
Une mobilisation comparable à l'année dernière
Il n'y a pas eu d'effet "loi Travail". Les chiffres de la mobilisation sont comparables à ceux de l'année dernière. Selon le ministère de l'Intérieur, environ 84 000 personnes ont participé à 282 défilés dans toute la France. Un niveau légèrement supérieur à celui de l'an passé. Le 1er-Mai 2015, la place Beauvau avait comptabilisé 76 000 manifestants.
A Paris, le cortège a rassemblé entre 16 000 et 17 000 personnes, selon la police, 70 000 pour la CGT. Pour la première fois depuis 2009, la CGT et FO ont défilé côte à côte.
A Paris, une ambiance électrique de bout en bout
Du début du cortège à 15 heures, place de la Bastille, jusqu'à sa dispersion vers 20 heures, place de la Nation, l'ambiance a été extrêmement tendue entre les forces de l'ordre et une partie des manifestants. Dix personnes ont été interpellées, dont neuf pour jets de projectiles sur les forces de l'ordre place de la Nation. "Deux personnes ont été blessées légèrement : un manifestant a été touché à la jambe et un CRS a reçu un projectile au niveau de la mâchoire", précise le préfet de police, Michel Cadot.
Dès le départ du cortège, des jeunes cagoulés ou casqués ont lancé des projectiles (cartons, bouteilles...) sur les forces de l'ordre, en proférant des slogans "anti-flics". Des débordements toutefois limités, des milliers d'autres manifestants défilant dans le calme. Notre journaliste Thomas Baïetto se trouvait sur place.
"Dehors la police", "vous êtes la honte de la France"... Ambiance tendue #1ermai pic.twitter.com/ffzQWQ4kSJ
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
Autour de moi, des jeunes casqués et masqués. Ce sont eux qui lancent les chants anti-flics #1ermai pic.twitter.com/IhipP0FEYA
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
"CRS en colère, le pastis il est trop cher" et "Tous les flics sont des batards" résonnent en tête de cortège #1ermai
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
Ça gaze boulevard Diderot #1ermai pic.twitter.com/XvuGJRuNl3
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Le contenu des poubelles sert de munitions #1ermai pic.twitter.com/IagEg5kO4I
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
Un feu d'artifice lancé contre les CRS #1ermai pic.twitter.com/yqSn9MWdzH
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
A la suite de ces premiers débordements, les forces de l'ordre tentent de scinder le cortège afin d'isoler les casseurs du reste des manifestants. Une nasse se forme alors en tête du cortège. C'est dans cette zone que les heurts éclatent.
Un feu d'artifice lancé contre les CRS #1ermai pic.twitter.com/yqSn9MWdzH
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
Après, tout le monde n'est pas masqué dans cette nasse, loin de là #1ermai pic.twitter.com/A1TpuSa4xc
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
Après, tout le monde n'est pas masqué dans cette nasse, loin de là #1ermai pic.twitter.com/A1TpuSa4xc
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
L'avant du cortège, encadré par les CRS et les gendarmes mobiles, avance lentement, et se trouve à plusieurs reprises stoppé par les forces de l'ordre. La tension continue à monter.
Voilà la vitesse de progression du cortège #1ermai pic.twitter.com/BTcT1VboHZ
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
La progression est saccadée. Nous sommes à nouveau arrêtés. "C'est vert, c'est vert" ironise la foule #1erMai pic.twitter.com/hNYUjeJmoU
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
Bon an mal an, le cortège finit par atteindre les abords de la place de la Nation. Les affrontements reprennent de plus belle.
Du coup, ça gaze #1ermai pic.twitter.com/siKpUG0Tvn
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
Alors que la place de la Nation se remplit, d'autres incidents éclatent. Jeunes casseurs et militants CGT s'invectivent, en désaccord sur leurs formes de lutte respectives. Puis les casseurs s'en prennent de nouveau aux policiers, notamment à l'aide de morceaux de bitume cassés à même le sol.
Pluie de projectiles et de lacrymos côté Vincennes #1ermai pic.twitter.com/2fusdkuhs8
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
Une vidéo des émeutiers. Certains ont des frondes #1ermai pic.twitter.com/FJXrQXinVT
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
Où trouver des projectiles à lancer sur les CRS ? Sur le trottoir #1ermai pic.twitter.com/GD0nAiHQPL
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 1 mai 2016
La situation est revenue au calme vers 20 heures place de la Nation, après dispersion de la manifestation à l'aide de gaz lacrymogènes. Depuis la place, certains "casseurs" ont convergé vers la place de la République, où se tenait, comme depuis un mois, un rassemblement du mouvement Nuit debout.
En province, des défilés dans le calme
Dans la matinée, des manifestants avaient battu le pavé dans de nombreuses villes de France. En province, 281 rassemblements avaient été organisés, rassemblant quelque 67 000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, le plus souvent dans un esprit bon enfant.
Seuls incidents notables : à Marseille, au moins quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue en marge de la manifestation. A Rennes, plusieurs centaines de jeunes ont envahi un cinéma du centre-ville.
A Rennes toujours, les manifestants ont repeint en rouge le pont sur lequel un jeune homme avait perdu un œil, jeudi, après avoir été la cible d'un tir de la part de la police.
Défilé officiel sans incident à #rennes
— France 3 Bretagne (@france3Bretagne) 1 mai 2016
Forces de l'ordre très peu visibles cette fois. https://t.co/a5TEF59IAz pic.twitter.com/Y6SHqbkCdA
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