Manuel Valls répond aux critiques sur le projet de loi El Khomri : "Tant que je peux, je réforme"
Le Premier ministre estime que la tribune signée par plusieurs ténors de gauche est l'occasion d'une clarification du débat au sein du camp socialiste.
Il n'est pas étonné d'entendre "'la gauche qui gueule' gueuler". Manuel Valls l'assure : la violente charge de Martine Aubry à l'encontre de la politique qu'il mène à Matignon depuis 2014 ne l'a pas surpris. Gestion des migrants, déchéance de nationalité, réforme du Code du travail... La tribune signée par la maire de Lille, ainsi que par plusieurs figures de la gauche, attaque l'ensemble de sa politique. "La remise en cause est globale", s'est presque félicité le chef du gouvernement, mercredi 24 février, lors d'un entretien avec plusieurs médias, dont France 2. Mais face aux critiques, le Premier ministre reste droit dans ses bottes : "Tant que je peux, je réforme", martèle-t-il.
Il n'y aucune proposition, que des critiques dans cette tribune !
Manuel Valls y voit l'occasion d'une clarification entre une "gauche du XIXe siècle", et une "gauche du XXIe siècle" qu'il souhaite incarner. "L'heure de vérité, c'est maintenant", se réjouit-il. Le schisme est là, mais le chef du gouvernement ne croit pas à l'unité d'une gauche qui irait de Mélenchon à Macron.
"Tout cela aurait dû être fait dès 2012"
Le Premier ministre, qui se veut l'incarnation d'une "gauche décomplexée", veut réformer jusqu'au bout. "Cela continuera", promet-il. Car le chef du gouvernement sait qu'il aura besoin du soutien de la droite, conscient que trouver une majorité sur le projet de loi El Khomri va être difficile. Le texte divise en effet profondément les socialistes et révulse une partie de la gauche et des syndicats.
Le Premier ministre estime que la loi qui sera présentée en Conseil des ministres le 9 mars peut encore évoluer, notamment sur la question du plafonnement des indemnités prud'homales. Il espère emporter ainsi le soutien de la CFDT. Manuel Valls rappelle au passage que sa ligne, celle du "social-réformisme", n'a pas bougé depuis vingt ans. Et il enfonce le clou, ciblant François Hollande et Jean-Marc Ayrault : "Tout cela aurait dû être fait dès 2012." Si Manuel Valls reste loyal au chef de l'Etat, il n'oublie pas de marquer sa différence. Une façon de préparer son avenir.
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