Réforme du droit du travail : Ayrault et Royal désapprouvent la menace du recours au 49-3
L'ancien Premier ministre a réclamé du "dialogue" sur le sujet.
La "méthode El Khomri" ne fait pas que des adeptes au sein du gouvernement. Jean-Marc Ayrault et Ségolène Royal ont contesté, dimanche 21 février, la menace brandie implicitement par la ministre du Travail de faire adopter sa réforme du Code du travail sans vote grâce à l'article 49-3 de la Constitution.
Invité de France 3, l'ancien Premier ministre a estimé qu'il ne fallait pas conclure ce débat alors qu'il commence à peine. "Ce que je crois (...) c'est qu'il faut du dialogue", a dit l'ancien Premier ministre. "Et donc, à partir d'un projet gouvernemental qui sera adopté (en conseil des ministres) le 9 mars, il faudra poursuivre le dialogue avec les organisations syndicales et patronales."
Jean-Marc Ayrault a au demeurant estimé que le projet de texte actuel "ne sera peut-être pas complètement retenu par le conseil des ministres du 9 mars". "Et puis il faudra aussi être sincère dans la relation avec le Parlement et en particulier avec la majorité parlementaire", a-t-il ajouté. "Il faut jouer le jeu, pleinement, de part et d'autre, pour faire en sorte que le texte qui sortira sera un texte équilibré."
"L'objectif pour réussir une réforme qui marche c'est qu'on puisse avoir un accord qui soit le meilleur possible (...) avec les partenaires sociaux (et) la majorité parlementaire", a-t-il conclu. "C'est ça qu'il faut faire et donc je suis confiant que ça sera la méthode qui sera suivie, en tout cas je le souhaite."
"On ne réforme pas un pays avec des tensions"
Sa collègue de l'Ecologie, Ségolène Royal, a pour sa part regretté que la menace du 49-3 ait été brandie avant même que le débat ait commencé au Parlement. "On ne réforme pas bien un pays avec des tensions" a ainsi affirmé Ségolène Royal lors du "Grand rendez-vous" d'Europe 1-Le Monde-i-Télé.
"On réforme un pays avec détermination, on réforme un pays avec imagination (...) en secouant les tabous (...), les lobbies de toute nature (...), les conservatismes". Elle s'est en outre dite confiante dans la capacité des parlementaires d'améliorer le texte.
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