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Un jour férié en moins pour financer la dépendance, est-ce la bonne solution ?

Insuffisante, voire contre-productive, ou intelligente : la mesure remise sur le tapis dimanche par la députée LREM Aurore Bergé divise.

Article rédigé par franceinfo
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Une première journée de solidarité avait été créée après la canicule de 2003. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Pourquoi ne pas supprimer un jour férié pour en faire une deuxième journée de solidarité ? C'est une proposition de la députée LREM Aurore Bergé, dimanche 21 avril, dans un entretien au JDD, et elle provoque de nombreuses réactions. 

Insuffisant

"Ce qui est nécessaire, c'est de penser la réforme de l'aide aux personnes âgées, en établissement et à domicile, dans un pays qui a accumulé un retard de plus de 20 ans en la matière, a affirmé lundi à franceinfo Romain Gizolme, directeur de l'association AD-PA, regroupant des directeurs d'Ehpad et de services d'aide à domicile. "Et puis on ne voit pas bien comment la suppression d'un jour férié pourrait répondre en termes de volume financier, estime-t-il. Cette mesure représenterait deux milliards d'euros. Or pour améliorer l'aide aux personnes âgées en établissement et à domicile, il conviendrait d'investir dix milliards d'euros.  Autrement dit, il ne s'agirait pas de supprimer un jour férié. Pour financer l'aide à l'autonomie, il faudrait supprimer la 5e semaine de congés payés !"

Le rôle de la sécurité sociale

Mais pour la CGT, cette contre-proposition n'est pas non plus la bonne solution. Céline Verzeletti, secrétaire confédérale du syndicat, explique "que pour financer par exemple la perte d'autonomie, ça doit être la solidarité intergénérationnelle et c'est la sécurité sociale qui doit prendre en charge. Qui dit sécurité sociale dit cotisations sociales et pour qu'il y ait plus de cotisations sociales versées il faut qu'il y ait plus d'emplois", explique-t-elle à franceinfo lundi.

Rallonger la durée de travail, ça empêche la création d'emplois donc c'est le serpent qui se mord la queue.

Céline Verzeletti (CGT)

à franceinfo

"Ça va créer beaucoup plus de gens privés d'emplois, beaucoup plus de chômage et ça va vider les caisses de la sécurité sociale. On ne pourra donc pas payer la perte d'autonomie, les retraites, etc.", ajoute la syndicaliste.

Une mesure "intelligente" 

Bruno Bonnell, député LREM de la 6e circonscription du Rhône, soutient la proposition de sa collègue Aurore Bergé. Il a loué lundi sur franceinfo une mesure "intelligente", admettant qu'"il n'y avait pas de miracle (...) il faudra travailler plus""J'ai connu la vignette des vieux. On mettait des vignettes sur les automobiles pour financer la retraite des vieux. D'autres ont vécu la loterie nationale pour financer les 'gueules cassées'. Évidemment que tout cela rentre dans une redistribution de l'État", a ajouté l'élu.

Il faut prendre conscience qu'il va falloir trouver une solution.

Bruno Bonnell (LREM)

à franceinfo

Selon lui, la proposition d’Aurore Bergé "est intelligente parce qu'elle fait partie de la solidarité", a-t-il expliqué.

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