Une cagnotte fait le plein après le témoignage d'une retraitée pauvre sur France 3
Cette retraitée a livré un témoignage bouleversant devant la caméra de France 3 Bourgogne Franche-Comté. Face à la vague de solidarité qui a suivi, la journaliste qui l'a interrogée a lancé une cagnotte en ligne pour lui venir en aide.
"Une fois que j'ai tout payé, il me reste quoi ? 20 euros." Monique Pinte connaît des fins de mois difficiles et "ne mange pas beaucoup". Cette retraitée de 65 ans a accepté de livrer son témoignage aux équipes de France 3 Bourgogne Franche-Comté. "Ils devraient augmenter les retraites un peu quand même", résume cette femme qui a commencé à travailler à 16 ans, et qui a participé au dernier rassemblement des "gilets jaunes" à Dijon (Côte-d'Or).
Ses mots pleins de retenue ont aussitôt entraîné une vague inouïe de solidarité. La journaliste Maeva Damoy, qui a mené l'entretien, a donc lancé une cagnotte en ligne qui a déjà permis de recueillir près de 7 000 euros, lundi 4 février, quelques jours seulement après son lancement. "[Monique Pinte] est très impressionnée par ce qui se passe et ne dort plus depuis une semaine", précise notre consœur.
"Vous savez, cela lui a demandé beaucoup de courage de se livrer, poursuit Maeva Damoy, encore très touchée par cette rencontre. En effet, la situation financière de la retraitée a de quoi interpeller : Monique Pinte touchait 727 euros par mois, alors que le minimum est pourtant de 840 euros. "Elle a été mal conseillée et n'était pas en pleine possession de ses droits, explique la journaliste. C'est en passe d'être réglé." Ses loisirs sont inexistants et la sexagénaire évoque même une privation dont elle n'a jamais parlé à sa famille : deux jours de jeûne contraints pour des raisons financières.
Un extrait de l'interview est diffusé lors du journal télévisé, puis l'entretien est diffusé in extenso dans un module publié sur internet. Immédiatement, de nombreuses personnes contactent la journaliste pour proposer leur aide. "Les gens m'ont écrit en masse pour savoir comment l'aider", explique Maeva Damoy. Certains réclament directement l'adresse ou le RIB de Monique Pinte, d'autres demandent à la journaliste de passer chercher des colis à destination de la retraitée. Un généreux téléspectateur glisse même un chèque dans une enveloppe.
"Elle dit qu'elle n'a rien fait pour mériter ça"
La situation devient compliquée. "J'en ai parlé avec ma rédaction en chef. On a d'abord voulu passer par une association, et puis finalement j'ai créé une cagnotte. C'est plus simple." Face à l'ampleur de la vague de solidarité, Maeva Damoy pare au plus pressé car elle ne veut pas "gérer ces dons envoyés à France 3". Depuis le départ, la cagnotte en ligne est liée au compte bancaire de la retraitée, dont les références ont été renseignées lors de la création du projet. Le versement de la somme, lui, a déjà commencé et sera étalé dans le temps. La cagnotte devait être close au bout d'une semaine.
Intervieweuse et bonne fée, Maeva Damoy récuse toutefois l'idée d'un mélange des genres. "[Monique Pinte] est devenue dès le départ la bénéficiaire de la cagnotte. Je ne m'implique pas plus que ça et je n'ai plus le contrôle." Si son nom apparaît sur la cagnotte, poursuit-elle, c'est simplement pour apporter un gage aux donateurs et garantir le sérieux de la démarche.
Une nouvelle rencontre est déjà prévue entre les deux femmes. Pas pour un entretien, cette fois, mais pour tourner une petite vidéo de remerciements aux donateurs. "[Monique Pinte] dit qu'elle n'a rien fait pour mériter ça et qu'il était naturel de mettre en lumière la situation de nombreux retraités. Je n'aurais pas pensé que ça prendrait de telles proportions."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.