Publicis condamné à verser un demi-million d'euros à une ancienne salariée pour discrimination liée à la grossesse
Le géant de la communication et de la publicité Publicis a été condamné fin juin à verser 500 000 euros à l'une de ses anciennes salariées pour discrimination, notamment suite à ses grossesses, a appris France Inter, confirmant une information du média économique l'Informé. Dans un arrêt rendu le 28 juin, la cour d'appel de Versailles estime que le licenciement de cette cadre fait bien suite à une discrimination en raison de son sexe et de ses grossesses successives. La décision est rarissime, confirme Xavier Sauvignet, l'avocat de la plaignante.
>> Les discriminations subies par les femmes enceintes au travail
Engagée en 1992 chez Publicis, cette ex-salariée a gravi les échelons jusqu'à devenir directrice conseil de l'entreprise. À 46 ans, elle tombe enceinte pour la deuxième fois et sa situation professionnelle se dégrade au retour de son congé maternité : l'entreprise lui retire sa mission auprès d'un client très important, le constructeur automobile Renault.
Deux ans plus tard, alors qu'elle s'apprête à partir en congé maternité pour la troisième fois, elle perd cette fois la gestion du compte Nissan. Une décision pour laquelle "l'employeur n'apporte pas d'explication suffisante", selon la cour d'appel de Versailles. La salariée n'a pas non plus été payée à 100 % durant les deux premiers mois de son arrêt suite à cette troisième grossesse et n'a pas bénéficié du rattrapage salarial prévu par la loi après un congé maternité.
La justice reproche aussi à Publicis de ne pas avoir tenu compte des alertes lancées par son ex-salariée sur sa surcharge de travail, en 2016. Un an plus tard, elle est arrêtée pour "syndrome dépressif majeur", conclut son psychiatre. Après près de 30 ans de carrière, elle est licenciée à 57 ans pour inaptitude professionnelle. Un licenciement jugé discriminatoire par la cour d'appel, qui considère que l'entreprise est responsable de la dégradation de ses conditions de travail.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.