Accord sur l'assurance chômage et l'emploi des seniors : la CGT dénonce des baisses de cotisations patronales "financées par des baisses de droits des chômeurs"

Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT, s'oppose à l'accord trouvé entre le patronat et plusieurs organisations salariales (CFDT et CFTC) sur l'assurance chômage et l'emploi des seniors.
Article rédigé par franceinfo
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Un drapeau de la CGT durant une manifestation, le 26 juillet 2022, photo d'illustration. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS via AFP)

"Les baisses de cotisations patronales, même si elles sont reportées au 1ᵉʳ mai, (…) sont financées par des baisses de droits des chômeurs", dénonce Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT, en charge de l’emploi, des retraites et du chômage, vendredi 15 novembre sur franceinfo. Son syndicat s'oppose à l'accord trouvé dans la nuit de jeudi à vendredi entre le patronat et plusieurs organisations salariales (CFDT et CFTC) sur l'assurance chômage et l'emploi des seniors notamment.

Dans cet accord, le Medef a accepté le report au 1er mai 2025 d'une baisse de 0,5 point du taux des cotisations patronales à l'assurance chômage. En contrepartie, l'âge pour bénéficier de l'indemnisation plus longue réservée aux seniors sera relevé de deux ans (de 53 ou 55 ans avant l'accord à 55 ou 57 ans après l'accord).

"Beaucoup de gens se font licencier en ce moment" 

Denis Gravouil dénonce une décision "inacceptable", en particulier alors que "beaucoup de gens se font licencier en ce moment". "Pour les personnes qui ont entre 53 et 57 ans, (…) ça veut dire perdre quatre mois et demi de droits au chômage", explique-t-il. "On ne peut pas dire à des gens de chez Auchan, qui vont perdre leur boulot dans quelques mois, qu'en plus, il y a la double peine de perdre des droits au chômage", s'indigne le membre du bureau confédéral de la CGT.

"Ce contrat n'a aucun effet sur l'emploi des seniors", déplore également Denis Gravouil (un avis partagé par le secrétaire confédéral de la CFE-CGC Jean-François Foucard, vendredi sur franceinfo). Quant à l'abaissement de 62 à 60 ans de l'âge de départ en retraite progressive (c’est-à-dire la possibilité de travailler à temps partiel en conservant une cotisation retraite à taux plein), "on pourra nous la refuser plus tôt, puisqu'il n'y a aucune obligation pour l'employeur", résume-t-il.

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