Assurance-chômage : on vous explique pourquoi seuls 40% des demandeurs d'emploi sont indemnisés

Tous les chômeurs ne sont pas indemnisés, ils sont même une minorité. C'est ce qu'a affirmé le ministre du Travail Olivier Dussopt sur franceinfo, mercredi 7 septembre, alors que le gouvernement vient de lancer le chantier de la nouvelle réforme de l'assurance chômage. Selon lui 40% des demandeurs d'emploi reçoivent des allocations. Comment expliquer que 60% d'entre eux ne touchent aucune indemnité ?

Jeunes, chômeurs "en fin de droit" et "permittents"

Il y a d'abord ceux qui n'ont pas encore assez travaillé pour avoir le droit à une indemnisation. Par exemple, un jeune qui vient juste de terminer ses études et qui ne trouve pas de travail immédiatement. Depuis le 1er décembre, il faut avoir travaillé au moins six mois pour toucher une allocation contre quatre mois auparavant.

À l'autre bout du spectre, on trouve ceux que l'on appelle les "chômeurs en fin de droit". Ce sont des personnes qui ont touché l'allocation pendant deux ans, la durée maximale d'indemnisation. Cela peut même aller jusqu'à trois ans, si le demandeur d'emploi a 53 ans ou plus. Pour ces personnes, qui restent inscrites à Pôle Emploi, les indemnités ne sont plus versées. Elles peuvent toutefois demander d'autres aides comme l'ASS, l'allocation de solidarité spécifique, ou le RSA.

Troisième cas de figure : "les permittents". Ces personnes qui alternent entre des périodes d'activité et de chômage. Exemple : les saisonniers dans la restauration. Ils sont inscrits à Pôle Emploi mais quand leur salaire est trop élevé ou qu'ils cumulent trop d'heures, ils ne sont pas indemnisés.

L'effet de la dernière réforme

Il y a donc bien 60% de demandeurs d'emploi qui ne touchent pas d'allocation chômage en France. Ce sont les chiffres de l'Unédic, l'organisme qui gère l'assurance-chômage. Sur les 6,5 millions de personnes inscrites à Pôle emploi en décembre 2021, seules 2,6 millions sont indemnisées. Un chiffre qui n'arrête pas de baisser. Ils étaient près de trois millions il y a deux ans seulement. Et selon l'Unédic, ils ne seront plus que 2,4 millions à la fin de cette année.

Comment expliquer cette baisse continue du nombre de personnes indemnisées ? L'Unédic avance plusieurs explications. D'abord il y a eu beaucoup de créations d'emploi en 2021. Et donc logiquement, une baisse du nombre global de chômeurs, qu'ils soient indemnisés ou non. Autre explication : les effets de la précédente réforme de l'assurance-chômage. À cause de la pandémie, elle s'est appliquée avec un peu de retard. À partir de fin 2021 seulement. C'est cette réforme qui instaure justement le passage de quatre à six mois de travail nécessaires pour être indemnisé. L'Unédic estime qu'en raison de cette mesure, 190 000 personnes n'auront plus droit au chômage d'ici à la fin de l'année.