Réforme de l'assurance-chômage : pas de négociation "immédiatement", indique l'Elysée
L'Elysée réagit aux propos contestés du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, dimanche 12 octobre dans le "Journal du dimanche".
L'Elysée indique, lundi 13 octobre, que la négociation sur l'assurance-chômage "viendra le moment venu". Mais la source de l'AFP précise bien que de telles discussions n'auront pas lieu "immédiatement". Ces déclarations font suite aux propos polémiques du ministre de l'Economie, la veille. Dans un entretien au Journal du dimanche, Emmanuel Macron estimait que l'Etat ne "peut pas se satisfaire" des 4 milliards d'euros de déficit de l'assurance-chômage, avant d'ajouter que "le sujet reviendra en temps voulu".
A gauche, un tel sujet agace, et pas seulement sur le fond : François Hollande avait en effet assuré, en marge du sommet européen sur l'emploi à Milan (Italie), qu'il y avait déjà assez de sujets de réforme sur la table pour occuper le gouvernement. Francetv info revient sur les principales réactions à gauche après cette nouvelle sortie d'Emmanuel Macron.
Cambadélis fustige la désobéissance de Macron
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a demandé au gouvernement de se conformer aux récentes déclarations de François Hollande, qui avait semblé prendre ses distances avec Manuel Valls sur ce débat. "La gauche n'a pas de tabous mais elle a quelques totems. En particulier le fait que quand un président de la République s'exprime, les ministres appliquent", a-t-il déclaré à la presse.
Mélenchon défend "un acquis social, pas un tabou"
Invité du 12/13 Dimanche de France 3, Jean-Luc Mélenchon a vivement critiqué les déclarations du ministre de l'Economie. "Regardez comme ces gens sont ignobles !, a attaqué le député européen. C'est un gouvernement de gauche en principe. Ils parlent de tabou [à propos de l'assurance-chômage], mais ce n'est pas un tabou, Monsieur le banquier, c'est un acquis social !"
L'aile gauche du PS dénonce "une nouvelle provocation"
Emmanuel Maurel, de "Maintenant la gauche", l'une des deux sensibilités de l'aile gauche socialiste, a lui aussi fait part de sa colère. "C'est une nouvelle provocation, ou une nouvelle boulette ou un nouveau couac. Et c'est regrettable", a-t-il dit, cité par Le Lab d'Europe 1. "Il y a mieux à faire que de pointer du doigt la responsabilité individuelle des chômeurs", a abondé Laurent Baumel, un des socialistes frondeurs.
Touraine loue "le temps de la réflexion"
Interrogée par BFMTV sur ce sujet, en marge d'un Conseil national du PS à Paris, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a appelé son collègue au gouvernement à ne pas céder à l'empressement. "Aucun sujet n'est tabou, concède-t-elle, mais il faut savoir prendre le temps de la réflexion et associer les acteurs qui sont directement concernés."
L'Elysée évoque des négociations au "moment voulu"
La négociation sur l'assurance-chômage "viendra le moment venu" mais "pas immédiatement", estime-t-on à l'Elysée, lundi. "S'agissant de l'assurance-chômage, il y a bien un problème de déficit, mais la négociation sur le sujet viendra le moment venu, pas immédiatement", déclare la source de l'AFP, car cette "question relève de la responsabilité des partenaires sociaux en lien avec l'Etat".
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