Des femmes de chambre d'hôtel en grève à Marseille pour de meilleures conditions de travail, un vrai 13e mois et une prime JO

Parmi les hôtels concernés, il y a ceux de la chaîne Adagio, où de nombreuses femmes de chambre sont à bout.
Article rédigé par franceinfo, avec France Bleu Provence
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Temps de lecture : 3min
Les femmes de chambre en colère travaillent notamment dans des établissements Adagio de la cité phocéenne. (photo d'illustration) (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)

Des femmes de chambre sont en grève jeudi 2 janvier à Marseille, pour de meilleures conditions de travail, un vrai 13e mois et une prime JO. Les grévistes ont manifesté jeudi matin dans le centre-ville, depuis le Vieux-Port, en passant devant les hôtels, a constaté Ici Provence (ex-France Bleu Provence).

Cela concerne des employées de plusieurs établissements, dont celles de la chaîne Adagio. Ces femmes sont en réalité salariées des sociétés de sous-traitance Primium et Acqua, en charge notamment du nettoyage des appart'hôtels Adagio. Elles pointent du doigt leur climat professionnel et demandent des changements concrets de conditions de travail, notamment la fin des "déplacements abusifs avec des affectations multiples", écrit leur représentant syndical CNT-Solidarité Ouvrière dans un communiqué.

Trop de déplacements

Depuis 12 ans, Maria, 52 ans, est femme de chambre à Marseille : "c'est trop dur pour nous, surtout quand on doit se déplacer, on n'a pas notre matériel, il n'y a pas forcément de chariot", décrit-elle à Ici Provence.

Pour Safia, gouvernante dans un appart'hôtel marseillais, la difficulté est de devoir s’adapter sans cesse à un nouveau planning ou à un nouveau lieu de travail. Selon elle, il y a aussi un manque de personnel : "Le tourisme d'aujourd'hui n'est pas le même qu'avant le Covid, on avait encore des périodes creuses, et pendant les périodes pleines, il y avait des embauches, se souvient-elle. Là, on est censé être en période creuse, et pourtant il y a trop de chambres à nettoyer, et personne n'est embauché pour faire du remplacement, ça mobilise beaucoup plus les femmes de chambre, obligées de faire des déplacements."

Un 13e mois versé partiellement à la plupart

Les femmes de chambre marseillaises réclament aussi un "vrai 13e mois" car peu touchent le mois supplémentaire complet. Elles perçoivent dans la plupart des cas 60% du 13e mois, les 40% restants sont versés "sous condition d'une note qualité et d'une note client", détaille Gaëlle Barbero, juriste et défenseure syndicale. Sauf que "la note qualité dépend de l'état global de l'hôtel, donc c'est absurde, et la note client, c'est vraiment sur le travail des femmes de chambre, mais cette note peut baisser puisque le nettoyage peut être jugé alors qu'elle est par exemple remplacée par une autre, en déplacement, en congés, etc., donc, là aussi, c'est absurde", dénonce la juriste.

Enfin, les salariées des sociétés de sous-traitance Primium et Acqua veulent obtenir une prime JO de 150 euros. Cette somme a été versée à certains employés des hôtels au sein desquels elles travaillent, mais pas aux femmes de chambre. Pourtant, elles n'ont pas été autorisées à poser des congés "du 15 juillet au 15 août", explique Safia.

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