IBM envisage la suppression de 1 180 à 1 385 postes en France, selon les syndicats
Dans un communiqué, la CFE-CGC a interpellé la nouvelle présidente d'IBM France, Béatrice Kosowski, afin de lui "demander des garanties face à l'ampleur des restructurations".
Cela s'inscrit dans le cadre d'une restructuration mondiale. Selon des sources syndicales à l'AFP, le géant de l'informatique américain IBM envisage de supprimer de 1 180 à 1 385 postes en France, soit environ un quart des effectifs. Ce plan social d'ampleur inégalée, annoncé début novembre en comité européen sans chiffres précis pour la France, est un "PSE [plan de sauvegarde de l'emploi] mixte, qui doit être présenté officiellement aux organisations syndicales le 16 décembre, avec un plan de départs volontaires mais aussi sans doute des licenciements s'il n'y a pas assez de volontaires", a expliqué mercredi 25 novembre Pierry Poquet, délégué syndical central Unsa.
"Plus de 20% des effectifs en Europe, soit 7 700 personnes" sont concernées par cette restructuration mondiale d'IBM selon l'Unsa, "jusqu'à 25%", selon la CFE-CGC. Cette dernière a interpellé mercredi dans un communiqué la nouvelle présidente d'IBM France, Béatrice Kosowski, afin de lui "demander des garanties face à l'ampleur des restructurations".
Interrogée par l'AFP, la direction d'IBM France a indiqué que ses "décisions en matière de personnel sont prises afin de fournir le meilleur accompagnement à [ses] clients dans l'adoption d'une plateforme de cloud hybride ouverte et de capacités d'IA [intelligence artificielle]".
La scission d'IBM prévue en 2021
"Cette réduction de près du quart des effectifs va avoir lieu avant la réorganisation majeure annoncée par Arvind Krishna, PDG d'IBM Corp, concernant la scission d'IBM en deux sociétés distinctes d'ici fin 2021", explique la CFE-CGC.
"Cette scission entre, d'un côté, NewCo, qui reprendra les activités d'infogérance [service d'infrastructure], et, de l'autre, RemainCo, prévoit un transfert d'environ un millier de postes en France vers la nouvelle structure", a expliqué Frank Setruk, délégué syndical central CFE-CGC à l'AFP. Ce qui pourrait conduire, selon lui, à la "réduction de près de 50% des 5 000 effectifs actuels d'IBM France".
Pour Pierry Poquet, de l'Unsa, IBM "se débarrasse des anciens métiers et des plus vieux salariés [les salariés âgés de plus de 50 ans sont majoritaires en France] pour se focaliser sur les nouveaux (cloud, intelligence artificielle) avec moins de monde, plus jeune". Or, "la situation pour ceux qui vont rester est également très préoccupante car quels vont être les impacts de ces départs massifs sur leur charge de travail ? Pourront-ils mener à terme leurs missions l'an prochain ?", s'interroge la CFE-CGC.
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