Agriculture : ces agents de remplacement qui soulagent les fermiers

C’est enfin le grand jour, les premières vacances depuis six mois pour Éric Fleury, éleveur. Depuis dix ans, il fait appel à des agents de remplacement. Cette fois, il confie son exploitation à Timothée Chevallier. Le jeune agriculteur va gérer tous les travaux de la ferme en son absence. Le service est facturé 150 euros par jour. Après déduction fiscale, seuls 30 euros resteront à sa charge. Timothée Chevallier, fils d’éleveur porcin de 22 ans, effectue des remplacements chaque week-end depuis l’obtention de son BTS agricole. En offrant du temps libre aux éleveurs, il y trouve également son compte. "D'une, c’est pour aider les agriculteurs et, de deux, niveau financier pour moi, on gagne de l’assurance et de l’expérience", indique-t-il.

Une vie "plus normale"

Jacques Leblanc est lui aussi agent de remplacement. Il n’a pas le même âge et pas le même statut non plus. En 2011, il vend son exploitation laitière, trop de contraintes administratives et de dettes. Il est alors embauché par le Bureau des remplacements, son premier CDI après des années sans revenu. "J’ai une vie plus normale, des horaires en principe fixes, un week-end par mois et cinq semaines de congés par an", se réjouit-il. La demande pour ces agents ne cesse d’augmenter. Dans l’Orne, ils sont 330 à participer au bien-être des 5 000 exploitants du département.